Pierre Espérance appelle au respect scrupuleux de la loi et des droits des personnes visées par l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse

Me Windelle Coq, juge a la Cour de Cassation

Port-au-Prince, mardi 3 août 2021- Le directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance condamne l’orientation de plus en plus politique que prend l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse.

‘’Pour faire la lumière sur cet assassinat que nous condamnons et sur lequel nous voulons connaitre la vérité, dit Pierre Espérance, l’enquête doit être une démarche technique et conforme à la loi. Elle ne doit pas être un acte de persécution ni de répression politique orchestré au plus haut niveau de l’Etat pour empêcher la manifestation de la vérité dans le cadre de cette affaire,’’ précise-t-il.

Le défenseur des droits humains qualifie de pure persécution politique l’attitude du parquet de Port-au-Prince et de la police qui effectuent des perquisitions, sans mandat de perquisition du juge d’instruction et en dehors du délai légal de flagrant délit, chez la magistrate Windelle Coq et de son frère, Edwin Coq qui est également son avocat.

Selon M. Espérance, personne n’est au-dessus de la loi. ‘’La justice peut entendre n’importe qui dans le cadre d’un dossier, mais tout doit se faire dans le cadre du respect de la loi et des droits de la personne en question,’’ soutient-il.

‘’Rien ne justifie, selon le responsable du RNDDH, les perquisitions illégales effectuées à la résidence ni au cabinet de Me Edwin Coq qui assure la défense de Me Windelle Coq. C’est-une violation de la loi et des droits des deux concernés, souligne M. Espérance qui exprime des doutes quant à l’aboutissement de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse.’’

‘’Comment comprendre qu’en même temps que la direction centrale de la police judiciaire mène son investigation et que parallèlement le commissaire du gouvernement émet des mandats d’amener et des avis de recherche ont été émis alors que la personne ciblée n’avait boudé aucune invitation des autorités judiciaires,’’ s’interroge le militant des droits humains.

Pour Pierre Espérance, ces pratiques sont contraires à la loi et à la démocratie. Dans une société démocratique, soutient-il, ce sont les lois et le droit qui doivent triompher, pas l’arbitraire.’’ Il exhorte les autorités en place à ne pas céder à la tentation des violations des droits humains et à se garder des excès et abus de pouvoir qui ne contribueront pas au renforcement de la justice.

Déplorant que près d’un mois après l’assassinat de l’ancien président Moïse l’enquête en cours n’ait toujours pas permis d’identifier et de procéder à l’arrestation de l’auteur intellectuel du crime, M. Espérance réclame à nouveau le transfert du dossier au cabinet d’instruction pour les suites légales.