MIAMI, samedi 17 septembre 2022– Le maire de North Miami (sud de la Floride), Philippe Bien-Aimé a appelé samedi à la démission du premier ministre Ariel Henry et de son gouvernement en vue de faciliter une solution pacifique a la crise haïtienne.
D’origine haïtienne, ancien journaliste et commentateur politique, Bien-Aimé a estimé qu’Henry a fait amplement preuve de son incapacité à répondre aux besoins de base de la population et à mettre en œuvre la feuille de route qui lui a été confiée.
« Depuis plus d’un an, le dossier de l’assassinat du président Jovenel Moïse traine en longueur au niveau de la justice et ses assassins courent impunément encore les rues. L’ordre et la paix n’ont toujours pas été rétablis, aucune élection n’a été tenue pour combler le vide institutionnel, l’insécurité s’est aggravée, les gangs armés se sont proliférés dangereusement, la faim, le chômage et la misère tenaillent la majorité de la population, bref, aucune réponse n’a été apportée aux revendications fondamentales des citoyens », a déclaré M. Bien-Aimé.
Selon lui, les manifestations violentes, suivies de scènes de pillage provoquées par les récentes décisions du gouvernement d’augmenter les prix du carburant sans aucun accompagnement social, résultent de la mauvaise gouvernance et du mépris affiché à l’égard de des revendications des masses défavorisées à la fois par les autorités et par les élites du pays.
« Dans un pays où a peine 2% contrôlent quasiment toutes les richesses du pays et que 98% n’ont presque rien pour survivre, on ne peut espérer mieux que la violence, le désordre et chaos » a déclaré Philippe Bien-Aimé.
De l’avis de Bien-Aimé, en plus des inégalités déjà trop criantes, l’insécurité est un facteur qui génère la misère et la pauvreté, soulignant que la paix et la stabilité sont des éléments fondamentaux pour attirer les investisseurs pour créer des emplois durables générateurs de richesse.
‘‘C’est pourquoi, je suis favorable à des sanctions contre les chefs de gangs et de tous ceux qui les supportent. Les sanctions à infliger peuvent aller de l’interdiction d’entrer aux Etats-Unis, de l’annulation des visas jusqu’à la saisie des biens’’, a précisé le maire de North Miami.
Il a également plaidé en faveur de l’envoi d’une force internationale en Haïti pour aider au démantèlement effectif des gangs criminels qui prennent la population en otage afin de créer les conditions pour que la prochaine transition organise des élections pour doter le pays de dirigeants légitimes élus le peuple haïtien.
Cependant, il a insisté sur le fait que ces élections soient organisées par séquence pour éviter la fraude et la contestation massive des résultats.
Bien-Aimé a indiqué que la meilleure formule, selon lui, serait d’organiser les élections législatives, municipales et des collectivités territoriales avant d’arriver au scrutin présidentiel.
Il a préconisé la mise en place d’un gouvernement de transition dont le président serait issu de la Cour de Cassation pour être plus près d’une solution constitutionnelle, a souligné le maire.
L’actuel maire de North Miami est candidat au poste commissionner (commissaire) pour le district 2 du comté de Miami-Dade. Philippe Bien-Aimé affrontera au second du scrutin qui s’est tenu le 23 août dernier, Marleine Bastien, une activiste communautaire et défenseuse des droits des réfugiés.