Patrice Dumont dit  ne pas s’étonner de la passivité du pouvoir en place face à la violence des gangs criminels qui massacrent la population…

Pierre-Paul Patrice Dumont,ex- senateur de la Republique

PORT-AU-PRINCE, jeudi 14 juillet 2022– Pour Patrice Dumont, sénateur en fonction, ‘‘la passivité de ce pouvoir par rapport aux activités criminelles des bandes armées, vient du fait que les gangs ont été instrumentalisés pour étouffer les si justes revendications populaires à partir des 6-7 juillet 2018.’’

Un rapport partiel du RNDDH a fait état d’au moins 89 personnes qui ont été assassinées, 16 disparues, 74 blessées et 127 maisons détruites ces derniers jours dans le cadre d’une nouvelle guerre quia éclaté le 7 juillet dernier a Cité Soleil entre la fédération des gangs du G-9 an Fanmi e Alye de Jimmy Cherizier alias Barbecue et le G-pep de Jean-Pierre Gabriel alias Ti Gabriel.

Selon le parlementaire, l’actuel premier ministre de fait Ariel Henry avait annoncé les couleurs : “transition apaisée et continuité du programme de Jovenel Moïse”.

Interrogé par RHINEWS, M. Dumont a indiqué que ce pouvoir ne pourra jamais nous débarrasser des gangs. « Peut-on demander à une personne de se couper un bras ? », s’est-il demandé.

Il a déclaré qu’objectivement, les bandits sont en train de gagner leur Guerre d’Extermination contre la nation haïtienne. Autrement dit, a-t-il poursuivi, ils n’arrêteront leurs atrocités que lorsqu’ils seront certains qu’aucun habitant de cette terre n’a plus un seul centime. « A nous de les démanteler », a-t-il déclaré.

Dumont s’est pris également à Helen La Lime, représentante des Nations Unies en Haïti, qui avait clairement déclaré que la fédération des gangs est une bonne chose”.

« Cette phrase résume le peu d’égard que ces gens ont pour notre pays profond. Quand la communauté internationale est de bonne foi, elle se trompe sur le meilleur que les Haïtiens doivent faire pour leur propre bonheur. Mon credo à moi est que nous avons besoin de coopérateurs, pas de maîtres », a-t-il déclaré.

Interrogé sur ce qu’il faut faire pour sortir le pays de l’impasse actuelle, il a indiqué que la plupart des progressistes politiquement actifs se sont regroupés dans l’Accord de Montana.

« À part le type d’action armée vertueuse comme notre Révolution de 1791-1804 ou, sur le plan international, la Guerre de Sécession dont le casus belli fut le bombardement du Fort Sumter par les Confédérés, les démocrates haïtiens, face à la désinstitutionnalisation de l’État, ont fait ce qu’ils devaient faire: une union nationale de partis politiques, organisations de la société civile, personnalités engagées diverses, pour résoudre cette crise en rangs patriotiques serrés jusques y compris Ariel Henry, occupant du pouvoir », a-t-il estimé.

Selon M. Dumont, la non-protection de l’État par celui-ci est un casus belli : Ariel Henry a assez prouvé que l’intérêt national est le dernier de ses soucis. Incapable de penser la crise plus loin que son nombril, les patriotes qui ont le sens de la collectivité doivent prendre le relais, a suggéré Patrice Dumont.

« À l’action “gangstérique” il faut opposer une politique patriotique qui sache affronter les graves distorsions de la vie nationale. Les gangs sont les alliés de ce pouvoir », a-t-il lance, soulignant que la fédération G9 n’avait pas d’autre justification.

« Ce pouvoir a “légalisé” les gangs pour terrifier le peuple. Est venu le temps de la rédemption nationale à assumer par un pouvoir patriote capable d’éradiquer les gangs, de rétablir la vie sociale et d’organiser de bonnes élections, a déclaré Dumont.

La capitale haïtienne est complètement assiégée depuis plusieurs mois par des gangs lourdement armés qui se livrent de temps en temps à des affrontement meurtriers à Martissant, à Croix-des-Bouquets, à Pernier, au Bel-Air, à la Saline et à Cité Soleil en autres.

Ces conflits inter-gangs ont déjà causé plusieurs centaines de mort et de blessés, d’énormes pertes matérielles subies par la population civile, le déplacement des milliers de famille devenues réfugiées dans leur propre pays.

Cette situation qui dure depuis 2018, se déroule sous les regards passifs des autorités gouvernementales qui ne sont pas intervenues pour résoudre le problème ni exprimé leurs sympathies à l’égard des victimes.