Port-au-Prince, vendredi 16 juillet 2021- Pasteur Christian Emmanuel Sanon, 63 ans, américain d’origine haïtienne détenu dans le cadre de l’assassinat en Haïti de l’ancien président haïtien, a réuni des fonds pour une équipe de sécurité pour la séquestration de Jovenel Moïse pendant qu’il prenait ses fonctions comme président, selon le Washington Post.

Le Post a rapporté que Christian Emmanuel Sanon, a déclaré lors d’une réunion le 12 mai à Fort Lauderdale, en Floride, qu’il voulait transformer ‘’Haïti en une société libre et ouverte.’’

Après la réunion poursuit le Post, Sanon et deux propriétaires d’entreprise – Walter Veintemilla et Antonio Intriago – ont commencé à rédiger un plan, dont les archives ont été obtenues par le journal.

Selon le Washington Post, la société Worldwide Investment Development Group de Veintemilla et la CTU Security d’Intriago devaient constituer une force de sécurité privée pour protéger M. Sanon jusqu’à ce qu’il devienne président. Christian Emmanuel Sanon les rembourserait avec les actifs du pays, une fois qu’il devient président.

Le Post a également signalé un document qui prévoyait plus de 860 000 $ de prêts à pasteur Sanon pour des munitions, de l’équipement et le transport du personnel. La majorité serait couverte par la société de Veintemilla, tandis que celle d’Intriago couvrirait le reste.

Plus de 20 personnes ont été arrêtées en lien avec le meurtre de Jovenel Moïse, dont pasteur Sanon et deux autres haïtiens américains. Au moins 13 Américains sont soupçonnés d’avoir également été impliqués.

La police haïtienne avait précédemment déclaré que pasteur Sanon avait peut-être comploté pour tuer le président pour assumer lui-même le poste.

“Il est arrivé en avion privé en juin avec des objectifs politiques et a contacté une société de sécurité privée pour recruter les personnes qui ont commis cet acte”, a déclaré le chef intérimaire de la police nationale Léon Charles. “La mission initiale qui a été confiée à ces assaillants était de protéger l’individu nommé Emmanuel Sanon, mais par la suite la mission a changé.”

Personne ne sait jusqu’ici pourquoi la mission a changé et a tourné a la tragédie au point que Jovenel Moïse a été assassiné sauvagement, sans que pasteur Sanon n’ait pris le pouvoir.

Le New York Times a rapporté jeudi que Sanon avait discuté de ses intentions de devenir le nouveau président d’Haïti après la destitution de Moïse. Cependant, ceux qui l’ont rencontré, ont déclaré au journal qu’il n’y avait jamais eu de plan pour tuer Jovenel Moïse.

De même, le Post n’a trouvé aucune preuve dans les documents qu’il a obtenus ou les personnes interrogées qu’il y avait un objectif de tuer Moïse.

Un avocat de Veintemilla a déclaré au Post “à aucun moment au cours d’une réunion ou d’une conversation avec M. Sanon ou avec l’un de ses représentants, il n’y a eu mention, discussion ou suggestion d’un complot d’assassinat contre le président Moïse ou de l’intention d’utiliser la force pour provoquer un changement de leadership en Haïti.’’

Jovenel Moïse, 53 ans, 58^e président d’Haïti, a été assassiné brutalement dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier, en sa résidence a Pèlerin, par un commando composé de mercenaires colombiens et d’américains originaires d’Haïti. Blessée lors de cette attaque contre la résidence présidentielle, l’épouse de l’ancien président, Martine Moïse est soignée dans un hôpital de Miami.