Panique à Port-au-Prince: Le regroupement des principaux présumés chefs de gangs armés défilent en plein jour et créent la panique au centre-ville de Port-au-Prince

Civils armés

Port-au-Prince, 7 Juillet 2020- Alors que la police ne tolère aucune manifestation pacifique anti-gouvernementale sur la voie publique, des présumés chefs de gangs réputés proches du pouvoir en place, regroupés au sein du ‘’G-9 en Famille et Alliés’’ ont montré leurs muscles ce mardi à Port-au-Prince.

Conduits par le nommé ‘’Izo,’’ ils ont défilé lourdement armés dans plusieurs rues au centre-ville de la capitale sans s’inquiéter. Pas une patrouille policière n’a été remarquée dans les parages.

Au contraire, les présumés chefs de gangs qui célébraient ce qu’ils appellent ‘’l’accord de paix’’ trouvée dans la troisième circonscription de Port-au-Prince, ont pu effectuer leur parcours sans crainte. La police n’était pas sur place pour réprimer cette manifestation où les organisateurs étaient armés jusqu’aux dents et faisaient chanter leurs armes.

Cette parade de civils armés issus des quartiers de Grand-Ravine, de Village de Dieu visait entre autres la levée des barrages placés dans la zone du Village et la mise œuvre d’un programme d’assainissement de leurs zones.

Des barricades de pneus enflammés étaient érigées en plusieurs endroits du centre-ville, des rafales d’armes automatiques ont été entendues sans que la police n’intervienne. Cette situation a créé une panique généralisée où petits détaillants, passants et autres couraient dans toutes les directions.

La circulation automobile était tout simplement impossible sur plusieurs axes routiers. La circulation était perturbée depuis la zone de Fontamara jusqu’à Cité Soleil où les hommes du G-9 étaient à l’œuvre.

Certains de ces présumes chefs de gang dont le commandant en chef, Jimmy Cherizier alias Barbecue seraient ‘’activement recherchés’’ par la police qui n’est, apparemment, jamais au courant de leurs parades. Ils sont notamment accusés d’implication dans de nombreux massacres commis dans la région métropolitaine, notamment à la Saline, à Carrefour-Feuilles, à Tokyo, à Cité Soleil et au Pont-Rouge, selon plusieurs rapports d’enquêtes réalisées par la Fondation Je Klere FJKL) et le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH).

Selon la Commission Nationale de désarmement, Démantèlement et Réinsertion (CNDDR), il y aurait au moins cinq-cents (500) mille armes illégales en circulation sur le territoire et soixante-seize (76) gangs armés qui opèrent dans le pays.