Ouverture de l’année judiciaire sans les avocats du barreau de Port-au-Prince

Me Marie Suzy Legros, batonniere a.i de Port-au-Prince

Port-au-Prince, 5 octobre 2020- L’année judiciaire 2021 s’est ouverte ce lundi à Port-au-Prince dans une ambiance particulière marquée notamment par l’absence des dirigeants du barreau de Port-au-Prince.

Alors que la cérémonie officielle se déroulait à l’intérieure de la Cour de Cassation, les avocats, pour la plupart, étaient dans les rues pour protester contre le pouvoir en place et exiger que justice soit rendue à Me Monferrier Dorval, ex-bâtonnier de Port-au-Prince, assassinée le 28 août dernier, chez lui, à Pèlerin 5, dans des circonstances toujours non encore élucidées.

Les protestataires ont nommément accusé le président de la République de responsabilité dans l’assassinat de Me Dorval et du climat de violence et d’insécurité quasi généralisée qui s’abat sur le pays.

La bâtonnière a.i de Port-au-Prince, Me Marie Suzy Legros a été empêchée d’accès à la salle où se tenait la cérémonie officielle de la rentrée judiciaire. L’accès lui a été refusé par des policiers qui montaient la garde devant la Cour de cassation.

Cette situation a soulevé le mécontentement des avocats qui ont dénoncé le comportement des autorités qu’ils accusent d’avoir tout fait pour empêcher que la bâtonnière délivre son message à l’endroit des différents acteurs impliqués dans le système judiciaire.

Ceux qui étaient déjà à l’intérieur, ont quitté la salle en signe de protestation et de solidarité avec leur bâtonnière.

C’est devant des journalistes et des avocats que me Legros a tenu son discours, loin de la cérémonie officielle à laquelle ont pris part le président Jovenel Moïse et certains officiels du gouvernement.

Dans son discours, la bâtonnière a insisté sur la nécessité pour que justice soit rendue a Me Dorval et au à Gregory Saint-Hilaire également étudiant à la faculté de droit, assassiné le vendredi 2 octobre dernier dans l’enceinte de l’Ecole Normale Supérieure (ENS).

Elle a de nouveau appelé le président Jovenel Moïse à autoriser l’envoi en Haïti d’une commission indépendante pour participer à l’enquête sur l’assassinat de Me Monferrier Dorval arguant qu’il faut tout mettre en œuvre pour les auteurs intellectuels de ce crime aillent retrouver les exécutants au pénitencier la national.

Elle a indiqué que les avocats resteront mobilisés pour que justice soit rendu au bâtonnier assassiné. L’enquête en cours doit aboutir à l’identification et à l’arrestation de tous ceux qui, a un titre ou a un autre, ont participé dans la planification et l’exécution de l’assassinat de Me Dorval.

Ce discours applaudi par les avocats présents, a été suivi d’une marche qui a pris fin devant le cabinet de l’ex-bâtonnier.