Port-au-Prince, 17 mai 2021- Au moins une vingtaine de personnes ont été tuées et une dizaine de maisons incendiées au Bel-Air, lors d’un nouveau massacre perpétré entre le vendredi 14 et le samedi 15 mai dernier par le gang ‘’Crache Dife,’’ membre du G-9 an Fanmi e Alye, de Jimmy Cherizier alias ‘’Barbecue.’’
Il s’agit d’un bilan partiel, selon le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) qui s’est entretenu avec les proches des victimes de ce nouveau carnage.
Le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance affirme qu’aussi bien à La Saline en 2018, les gangsters de ‘’Crache Dife’’ ont agi avec la complicité des autorités politiques et de la police pour massacrer une nouvelle fois la population du quartier historique de Bel-Air.
Selon M. Espérance, la police a fourni une aide logistique et a utilisé trois (3) véhicules blindés en couverture aux bandits pendant qu’ils massacrent les habitants du haut Bel-Air livrés à eux-mêmes sans protection ni défense.
En moins de deux (2) mois, ce sont deux massacres qui ont été perpétrées au Bel-Air par le gang ‘’Crache Dife.’’ Le précédent massacre a eu lieu le 31 mars et le 1e avril 2021 et avait fait au moins dix-sept (17) morts et plus d’une vingtaine de maisons incendiées.
Cette tuerie a été revendiquée par l’homme fort de Port-au-Prince Jimmy Barbecue Cherizien qui contrôle les quartiers populaires de la région métropolitaine à travers la fédération des gangs du G-9. Il avait présenté le massacre du 31 mars et du 1e avril comme un acte de représailles contre des habitants du Bel-Air qui auraient tué six (6) de ses soldats.
Pierre Espérance rappelle que c’est le douzième massacre perpétré dans la région métropolitaine depuis 2018, par des gangs à la solde du pouvoir en place qui n’a rien fait jusqu’ici pour les inquiéter.
Il se dit indigné de constater que le pouvoir s’est entendu avec ses alliés des réseaux criminels pour faire baisser temporairement le kidnapping, alors que, parallèlement, les gangsters continuent de massacrer impunément les habitants des quartiers populaires dans l’indifférence absolue des ‘’autorités politiques et policières.’’
Le militant des droits humains dénonce l’hypocrisie de certains secteurs nationaux et internationaux qui continuent de soutenir ce qu’il appelle un régime hors-la-loi qui s’associe avec des bandes criminelles pour massacrer ses citoyens, banaliser le droit à la vie et à la sécurité, violer les droits humains et la constitution.
Pierre Espérance estime que les haitiens doivent se soulever pour mettre fin au règne de du banditisme d’Etat et à la dictature des gangs.