CABARET, vendredi 21 avril 2023- Près d’une cinquantaine de personnes dont trois bébés auraient été massacrées par des bandits dans la journée du 19 avril 2023, à Source Matelas, neuvième section communale de Cabaret (Ouest), selon un bilan non exhaustif établi par le réseau national de défense des droits humains (RNDDH).

Plusieurs maisons ont été incendiées également, a informé le RNDDH.

Les victimes proviennent notamment des localités de Ibo Beach et Saint Gérard.

Les gangsters de Canaan et de “5 Seconde” de Village de Dieu ont perpétré ce sanglant massacre en représailles aux barricades érigées par la population pour éviter que les malfrats ne viennent s’établir dans leur communauté, selon des témoignages cités par le RNDDH.

Emmenés par Jeff Larose et Jean-Auguste Chérismé alias “général Bogi”, les bandits ont envahi et encerclé la localité de Source Matelas, neuvième section communale de Cabaret, afin d’empêcher les habitants de s’enfuir, selon certains témoignages.

Pris au piège, les riverains ne pouvaient s’échapper que par la mer, ont déclaré les témoins.

Le Service Maritime et de Navigation d’Haïti (SEMANAH) a repêché huit (8) corps de victimes qui tentaient de prendre la fuite à bord d’une petite embarcation, dont trois bébés.

D’autres personnes seraient toujours portées disparues, selon les informations disponibles qui laissent croire que l’embarcation contenait plus de huit passagers.

Les gangsters, auteurs du carnage, se sont également attaqués à la prison des femmes de Cabaret dont ils semblent ne pas digérer la présence sur leur “territoire.”

A part un policier qui a été blessé par balles lors de cette attaque, aucune détenue ne s’est évadée.

Jusqu’ici, le gouvernement en place n’a pas réagi à ce qui s’est passé. Aucune communication du côté de la police non plus pour faire le jour sur l’attaque contre la prison au cours de laquelle un de ses agents a été blessé.

De nombreux cabarétiens continuent de dénoncer l’indifférence des détenteurs du pouvoir face à leur malheur.

Ils déplorent notamment qu’ils ne soient en mesure de récupérer les cadavres de leurs proches massacrés par les bandits afin d’organiser leurs funérailles.

Le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance a dénoncé le cynisme du gouvernement et ses alliés qui ferment leurs et se bouchent les oreilles sur la terreur répandue dans le pays par les gangs qui opèrent en toute quiétude.

Selon Espérance, l’attitude du pouvoir en place et ceux qui le soutiennent, participent de la banalisation de la vie, des violations des droits humains et de l’impunité érigée en système en Haïti.

Le défenseur des droits humains a souligné que les bandits de rue aussi bien que leurs fonciers et fournisseurs en arme et en munition pourront, un jour ou l’autre, répondre de leurs actes devant un tribunal, ajoutant que le règne de l’impunité ne pourra pas durer indéfiniment.

Dans la soirée du 29 au 30 novembre 2022, des bandits armés ont massacrés au moins une douzaine de personnes et incendié une dizaine de maisons à Source Matelas, neuvième section communale de Cabaret.

L’agent exécutif intérimaire de Cabaret, Joseph Jeanson Guillaume, a attribué ce massacre aux  membres d’un gang de Canaan, affilié au gang ‘‘5 Seconde’’ de Izo de Village de Dieu.

De nombreuses femmes ont, par la suite, affirmé avoir été victimes de viol collectif lors de ce massacre.