Note de protestation contre l’agression subie dans la cour de Radio Kiskeya!

Jocelerme Privert, ancien president provisoire d'Haiti...

Par l’ex-président Jocelerme Privert,

Port-au-Prince, le 4 février 2021– Cette note publique se veut une condamnation vigoureuse et véhémente de l’agression verbale contre ma personne et du vandalisme sur mon véhicule, perpétrés par des individus s’affublant du titre immérité de militants politiques de l’opposition.

Cet incident, survenu dans la cour même de Radio-Télé Kiskeya, dépasse la limite de la décence citoyenne. Car ma visite de ce mercredi 3 février 2021 à ladite station répondait à une exigence de civilité à la fois patriotique et sociale. Il s’agissait pour moi de :

Payer de ma présence physique, toutes mes sympathies et condoléances à l’endroit de Liliane Pierre Paul durement éprouvée par le départ inattendu de son compagnon Anthony Barbier.

Réaffirmer mon appréciation et mon profond respect pour ce distingué fils du département des Nippes que fut Anthony Barbier et avec qui j’ai développé, au cours des dernières années, d’excellentes relations de collaboration politique et d’amitié personnelle.

Rendre témoignage des qualités et vertus de cet éminent compatriote qui a traversé les turbulences des quarante dernières années d’un pas ferme et assuré, dans la ligne droite de ses convictions et le courage paisible de ses choix doctrinaux.

Cette agression inqualifiable, commise sous l’improbable chapeau de l’opposition politique, inflige une cuisante insulte à Liliane Pierre-Paul, cette femme valeureuse et indomptable et à la mémoire de Thony Barbier. Ces deux personnalités, en effet, sont connues et respectées pour leur incessant combat et engagement à la cause de la démocratie et des libertés publiques, notamment celles de la parole et de la presse libres.

Elle constitue également une obstruction inacceptable à la pleine jouissance de mes droits citoyens, garantis par la Constitution, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et les lois de mon pays.

Cet acte barbare ne fait pas honneur, à ses exécutants, pour la plupart des jeunes, et encore moins à ses commanditaires tapis dans l’ombre de la honte et de l’opprobre.

C’est une menace évidente pour le pluralisme politique, la libre pensée et la démocratie dans le pays. Je la dénonce comme une blessure grave à ma dignité d’ancien ministre, sénateur, Président de la République et de citoyen vertical, toujours engagé dans le combat de la relève nationale.

Je déplore cette manipulation scandaleuse de la jeunesse du pays, incitée par des discours haineux à harceler, invectiver, agresser, lyncher et même assassiner tous ceux que certains assoiffés du pouvoir politique assimilent à de potentiels adversaires, dans le dessein malhonnête de défricher la route à leurs ambitions sans lendemain.

Respectueux de la Constitution ainsi que des lois de mon pays et indissolublement attaché aux principes démocratiques, boussole et jalons de toute ma vie publique, je ne me laisserai point détourner du chemin de l’honneur et des sentiers de la compassion par le chant des sirènes : je continuerai mon inlassable combat pour la conquête de meilleures conditions de vie au profit de mes compatriotes des catégories les plus vulnérables. Je n’abandonnerai pas.

Je ne terminerai pas cette note sans adresser mes plus chaleureux remerciements à tous ces compatriotes qui, en dehors de toute appartenance politique, m’ont témoigné de leur solidarité et amitié, à travers leurs multiples appels, messages-textes, interventions dans les médias et réseaux sociaux.

Je n’oublierai, non plus, les plus hautes autorités de l’Etat, les membres de la communauté internationale, les responsables et agents des différentes unités de la PNH, les nombreux amis tant en Haïti qu’à l’étranger, les membres de ma famille et les différents organes de presse pour leur accompagnement et messages de sympathies.

 

Jocelerme Privert,

57ème Président de la République d’Haïti