PORT-AU-PRINCE, dimanche 3 septembre 2023- Selon l’ex-premier ministre, Dr. Claude Joseph, “en faisant injonction au gouvernement haïtien de suspendre les travaux sur la rivière Massacre, c’est le gouvernement dominicain qui a violé le traité de paix du 20 février 1929.”
Récemment, la République Dominicaine a accusé Haïti de violer le traité de paix de 1929. Elle a également demandé à Haïti de mettre fin aux travaux entrepris de l’autre côté de la rivière Massacre.
“C’est un discours alimenté par les ultranationalistes et racistes dominicains. La RD a déjà utilisé onze (11) prises sur la rivière Massacre qui est une ressource en eau partagée dont l’utilisation est régie par le traité de février 1929”, déclare Claude Joseph .
« Ce traité “de Paix , d’Amitié Perpétuelle et d’Arbitrage” dispose que de telles ressources doivent être utilisées de façon juste et équitable. Pourquoi 11 prises du côté dominicain, aucun problème ? » Alors qu’une seule du côté haïtien, beaucoup de problème ? Se demande M. Joseph.
“Ceux qui ne veulent pas que nos paysans du Nord-Est utilisent la rivière Massacre pour arroser, comme les dominicains, leur terre (soit quelque 3000 hectares de terre de la basse plaine de Maribaroux) prétextent que ces travaux constitueraient une déviation du cours d’eau. Alors qu’il est démontré avec précision, documents à l’appui, que l’ouvrage de captage qui sera construit sur le tronçon de la Rivière Massacre d’environ deux (2) kilomètres traversant le territoire haïtien entre les Bornes frontalières 13 et 15 ne saurait en cas aucun être considéré comme une déviation du cours d’eau”, renchérît Joseph.
En outre, poursuit-il, dans la déclaration conjointe sur la situation des eaux transfrontalières de la rivière Massacre, la République Haïti et la RD se sont mises d’accord sur la réalité suivante :“ Reconnaissant sur la base des informations fournies aujourd’hui par les représentants de la République d’Haïti et dans l’esprit de compréhension et d’échange d’informations conformément à ce qui est stipulé dans le traité de février 1929, que l’ouvrage en cours d’exécution sur la Rivière Massacre ou Dajabon pour le captage de l’eau ne consiste pas en une déviation du cours d’eau”.
“Par conséquent, déduit-il, Haïti n’a pas à suspendre les travaux sur son territoire sous injonction d’un gouvernement étranger.”
“Il souligne qu’après l’assassinat du Président Jovenel Moïse, Ariel Henry a décidé, sous pression du gouvernement dominicain, d’arrêter les travaux sur la rivière Massacre.”
« J’avais, en novembre 2021, en ma qualité de Ministre des Affaires Étrangères, adressé une correspondance au PM Ariel Henry pour expliquer la situation avec des documents à l’appui. Il a décidé malgré tout d’arrêter les travaux sur la rivière », déclare Claude Joseph.