PORT-AU-PRINCE, mardi 18 février 2025 –
La Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) a émis des avis de recherche contre les anciens parlementaires Nenel Cassy, ex-sénateur des Nippes, et Alfredo Antoine, ex-député de Kenscoff. L’annonce a été faite ce mardi lors d’une conférence de presse tenue à Clercine, où la police judiciaire les accuse d’entretenir des liens avec des groupes terroristes impliqués dans l’escalade de violence qui frappe le pays.
Cette décision a immédiatement suscité des réactions, notamment de Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), qui dénonce une démarche arbitraire. Selon lui, les deux anciens élus sont des personnalités publiques ayant un domicile connu, et la DCPJ aurait dû les convoquer avant d’émettre un avis de recherche à leur encontre.
Pierre Espérance met en garde contre le risque d’une instrumentalisation politique de la police, rappelant que cette institution est censée être apolitique et agir dans le strict respect des procédures légales. Il souligne que, même en présence d’accusations graves, toute action policière doit être menée conformément à la loi.
« Si après avoir convoqué un individu, quel qu’il soit, et que celui-ci ne se présente pas, la DCPJ est libre d’émettre un avis de recherche à son encontre. Mais agir autrement crée un dangereux précédent qui pourrait aboutir à des dérives institutionnelles », a-t-il déclaré.
Le défenseur des droits humains estime que si la procédure engagée par la police n’est pas conforme aux règles, même une personne soupçonnée d’infractions graves pourrait contester cette décision devant la justice et obtenir gain de cause pour vice de forme.