PORT-AU-PRINCE, mardi 2 août 2022– L’ancien sénateur Nenel Cassy, dirigeant du secteur démocratique et populaire (SDP) est en rupture avec le gouvernement en place qu’il accuse de n’avoir pas respecté l’accord du 11 septembre dont il est signataire.
Cassy a estimé mardi que le pouvoir en place n’a démontré aucune capacité à appliquer l’accord qui lie son mouvement politique à l’équipe qui, dans le cadre d’une cohabitation avec le régime PHTK, assure la continuité dudit régime à travers une troisième version ayant succédé à Jovenel Moïse assassiné le 7 juillet 2021.
Selon Nenel Cassy, cet accord charrie les revendications fondamentales du peuple haïtien, mais Ariel Henry n’a pas respecté son engagement dans le cadre de la mise en œuvre du document du 11 septembre qui, a-t-il dit, ne tient plus.
« Rien n’a été fait pour lancer la conférence nationale, les procès des scandales de corruption, dont Petro caribe, Dermalog, des différents massacres perpétrés en Haïti entre autres. Nous constatons que les gangs prolifèrent à travers le pays et se renforcent, l’insécurité bat son plein, le peuple est aux abois pendant que la misère augmente, l’inflation atteint la barre des 29% et la gourde continue de chuter lamentablement face au dollar », a déclaré Cassy.
L’ancien parlementaire qui ne précise pas s’il s’exprimait en son nom propre ou au nom du SDP, a déclaré avoir entendu la voix du peuple haïtien et pris note de sa déception face au gouvernement en place.
Il a dit réaliser que le pouvoir en place, dans lequel le SDP compte au moins un ministre, est en train d’œuvrer en vue d’organiser des élections pour assurer la pérennité du PHTK en facilitant soit le retour de l’ancien président Michel Martelly ou quelqu’un d’autre de la même équipe.
Dénonçant l’exécutif monocéphale dont Ariel Henry est le chef depuis plus d’un an, Cassy a déclaré constater également que ce sont le chef du gouvernement et ses amis qui profitent de l’accord du 11 septembre.
Il a revendiqué un pouvoir exécutif bicéphale composé d’un président et d’un premier ministre, arguant que l’exécutif monocéphale n’a pas donné de résultat et que la communauté internationale qui l’avait imposé devrait en tirer les conséquences.
Deux membres influents du SDP, Marjory Michel et André Michel font partie d’une commission de négociation mise en place par le docteur Ariel Henry en vue de trouver un consensus avec d’autres secteurs pour résoudre la crise.
Cependant, les discussions stagnent avec les acteurs de l’accord de Montana/PEN modifié/GREH qui annoncent d’ailleurs, leur retrait des pourparlers qui ont achoppé notamment sur le refus des alliés du pouvoir d’inclure dans l’agenda des discussions un point relatif au rétablissement d’un pouvoir exécutif bicéphale.