PORT-AU-PRINCE, samedi 30 septembre 2023– L’organisation féministe ‘‘Nègès Mawon’’ réclame justice te réparation en faveur Stephy Graph, une femme haïtienne qui a été violée en présence de son fils de quatre ans, par José Francisco Pena Gomez, un agent d’immigration dominicain affecté à l’Aéroport International de Las Americas (AILA).
L’incident s’est produit le 22 septembre dernier lorsque Stephy Graph s’apprêtait à se rendre au Nicaragua lorsqu’elle a été invitée par plusieurs agents à les suivre, selon les informations obtenues par Nègès Mawon.
« Elle a été conduite dans une salle où elle a été maintenue pendant plusieurs heures au cours desquelles, elle a été soumise à un interrogatoire et informée que le visa de son fils mineur qui l’accompagnait, n’était pas valide. Ce qui était faux. On lui a réclamé de l’argent en vue de les autoriser à voyager, elle-même et son fils mineur. Par la suite, elle a été violée par José Francisco Pena Gomez au sein même de l’aéroport. Et, tout au cours du viol, le bourreau n’a pas cessé de l’insulter en espagnol », rapporte l’organisation.
Dans un communiqué, Nègès Mawon souligne ‘‘qu’au début de sa détention à l’aéroport, lavictime avait pu échanger avec sa mère et l’avait mise au courant de la situation. Cependant, à un certain moment, cette dernière n’a plus eu de ses nouvelles. Et, ce n’est que le lendemain, qu’elle a appris par voie de presse, le viol qui a été perpétré à l’encontre de sa fille, en présence de son petit-fils. Stephy Graph a déclaré à ses proches avoir évité de crier au moment de son agression, en dépit de sa situation de détresse et de la douleur, parce qu’elle craignait que son bourreau ne les assassine, elle et son fils mineur.’’
Les autorités Dominicaines ont affirmé que la survivante Stephy Graph ainsi que son fils mineur sont pris en charge. Cependant, précise Nègès Mawon, avant d’avoir été conduite à un centre d’hébergement, Stephy Graph avait été emmenée dans un centre pour être déportée en Haïti; par la suite, elle a été séparée de son fils mineur. Ils ont été conduits respectivement dans un centre d’hébergement et un orphelinat.
Elle souligne également que qu’avant le lundi 25 septembre 2023, la survivante n’avait jamais vu les membres de sa famille qui n’ont fait que l’entrevoir ce jour-là, car ils n’étaient autorisés ni à la visiter ni à s’entretenir avec elle avant. C’est aussi ce jour-là qu’elle a entrevu son fils mineur depuis son viol, selon le communiqué.
Stephy Graph estime qu’elle est retenue captive par les autorités Dominicaines. Elle ne se sent pas en sécurité et supplie sa mère de l’aider pour qu’elle soit relâchée. Nègès Mawon dit voir dans cet accompagnement offert par les autorités Dominicaines, plus une forme de détention de la survivante qu’une volonté d’aider à la manifestation de la vérité.
Elle déplore également qu’une audition prévue le 25 septembre par-devant les autorités judiciaires Dominicaines n’ait pas eu lieu, faute de traduction, ‘‘ce qui constitue une grave violation des garanties judiciaires de la survivante.’’
Nègès Mawon se questionne sur ‘‘la présence et l’utilité de la diplomatie Haïtienne en République Dominicaine qui, au lieu de se mettre du côté de la survivante, a préféré intimider la famille et tenté d’empêcher que le dossier ne s’ébruite.’’
« Le 25 septembre 2023, les sieurs François Jean Claude et Gilberto Perez Bal étaient présents au tribunal, pour l’audition de la victime. D’entrée de jeu, ils se sont présentés à la famille de Stephy Graph comme étant les représentants du premier ministre de facto M. Ariel Henry, ont affirmé travailler pour l’Etat Haïtien, n’avoir de comptes à rendre qu’au Ministère des Affaires Étrangères et n’avoir aucune information à transmettre à la famille », rapporte Nègès Mawon.
Nègès Mawon informe qu’en partenariat avec une organisation de Droits Humains basée en République Dominicaine, un avocat a été mis à la disposition de la famille et espère que le dossier suivra son cours, dans le respect des garanties judiciaires de la survivante.
Affirmant qu’elle continue de monitorer le dossier de Stephy Graph, Nègès Mawon réclame qu’elle et son fils obtiennent Justice, Réparation et Protection des autorités Dominicaines et exige que le bourreau José Francisco Pena Gòmez soit jugé et sanctionné conformément à la Loi.
Elle recommande entre autres aux autorités Dominicaines et Haïtiennes d’adopter les mesures nécessaires en vue de protéger les nombreuses femmes Haïtiennes résidant en République Dominicaine.