FORT-LIBERTE, lundi 18 décembre 2023– A l’occasion de la Journée Internationale des droits des paysans et travailleurs ruraux, la Coordination de la Résistance contre l’Appropriation abusive des terres des paysans dans le Nord et le Nord-Est a tenu lundi une mobilisation à Fort-Liberté.
Cette mobilisation visait à de dénoncer ‘‘le vol des terres perpétré par la Direction Générale des Impôts (DGI) et d’exiger justice dans la région du Nord-Est.’’
Les organisateurs ont appelé également à la réalisation d’un audit de tous les projets dans le département par la Cour Supérieure des Comptes (CSC), en collaboration avec l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) chargé de défendre les droits des citoyens en cas de violations.
Selon les protestataires, ‘‘dans le Nord-Est, des actes criminels sévissent sur les terres des paysans, engendrant de nombreuses violences dans plusieurs communes du département. Les autorités, complices voire acteurs des gangs violents, expulsent de force les paysans de leurs terres et de leurs maisons. Depuis la première version du Plan International de Transformation Paysanne (PH TK) en 2010, le gouvernement illégal et illégitime d’Ariel Henry n’a de cesse de spolier les terres des paysans, notamment à Trou-du-Nord, à Caracol, à Terrier-Rouge, à Grand- Bassin, à Ouanaminthe, à Ferrier, à Fort-Liberté entre autres.
Ils ont souligné que dans diverses régions du pays, des groupes paramilitaires se muent en bandes armées, s’appropriant des habitations et causant la perte de vies humaines.
« Des dizaines de milliers de personnes sont contraintes de fuir leur domicile pour échapper à la violence. La politique gouvernementale, soutenue par la mafia locale et internationale, crée des conditions propices à l’appauvrissement de la classe populaire. Les taxes augmentent, la privatisation s’étend, et des mesures de répression fiscale sont mises en place conformément aux accords avec le Fonds Monétaire International (FMI) », ont dénoncé les protestataires.
Selon eux, la politique du gouvernement PHTK met l’accent sur les zones franches industrielles, l’exploitation minière, les zones touristiques et les grandes industries. Ces projets font payer un lourd tribut aux paysans dont les terres auraient été spoliées au profit des entreprises transnationales et la classe dominante du pays. Des projets tels qu’AGRI TRANS S.A à Trou-du-Nord, AGRIDE S.A, REPLADA S.A et RENMEN TIMOUN de Romel Bell à Caracol dépouillent les ressources.
Ils ont critiqué ce qu’ils appellent « L’association de malfaiteurs qui s’empare des terres des paysans dans le Nord-Est, dirigée par d’anciens sénateurs et ministres, plongeant de nombreux paysans dans des situations difficiles, dénonçant du même coup que les groupes paramilitaires qui s’approprient la terre et ôtent la vie à des citoyens, sous la responsabilité de la DGI et du Domaine, responsables des violences dans le département.
Ils ont également dénoncé la politique du gouvernement PHTK qui plonge la classe populaire dans la misère pour remplir ses propres poches.
Ils ont appelé tous ceux qui défendent les droits de l’homme, des paysans et des travailleurs ruraux à se mobiliser contre l’injustice et la violence qui sévissent dans le Nord et le Nord-Est.
« C’est seulement ensemble que nous pourrons œuvrer à instaurer la justice et l’équité pour les paysans. À ce moment-là, Haïti pourra relever la tête avec dignité et liberté », ont-ils déclaré.