Trou-du-Nord, jeudi 3 juin 2021- Dans une correspondance adressée à Jovenel Moïse, le 28 mai dernier, Amnesty International a fait part de son inquiétude pour la sécurité de Milostène Castin, défenseur des droits humains et coordonnateur de l’AREDE (Action pour la reforestation et la défense de l’environnement).
‘’Cela fait près de 10 ans que Milostène Castin fait l’objet d’attaques et de tentatives d’intimidation répétées qu’il attribue à ses activités militantes. Ces attaques se sont intensifiées au cours des deux derniers mois de l’année 2020,’’ écrit l’organisation internationale de défense des droits humains.
Amnesty International souligne qu’à plusieurs reprises, un groupe d’hommes armés s’est rendu à son domicile et a tiré des coups de feu. Ils ont brisé les vitres à deux reprises, blessant un de ses enfants à l’une de ces occasions.
‘’Un homme non identifié s’est également présenté à l’école d’un de ses enfants, dans le but semble-t-il d’enlever l’enfant ou d’intimider Milostène Castin, fait remarquer Amnesty International, précisant qu’en conséquence, le militant et sa famille, craignant pour leur sécurité, ont été contraints de quitter leur domicile.’’
L’organisation note que, bien qu’il ait signalé ces attaques aux autorités, Milostène Castin n’a bénéficié d’aucune protection et les attaques se sont poursuivies.
‘’Dernièrement, poursuit Amnesty International, le 12 mai 2021, on a dit à Milostène Castin que des représentants de l’État ‘’voulaient sa mort’’ parce qu’il avait pris la défense d’agriculteurs appartenant à une communauté menacée d’expropriation.’’
Amnesty International insiste dans sa correspondance pour demander au régime en place, ainsi que la Police nationale d’Haïti, de s’acquitter de l’obligation qui leur incombe de protéger Milostène Castin, dans le respect de ses droits, afin qu’il se sente en sécurité et qu’il puisse regagner son domicile et reprendre ses activités légitimes de défenseur des droits humains.
L’organisation appelle également à l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante pour trouver et poursuivre les responsables des récents actes d’intimidation visant cet homme et sa famille.
Elle rappelle aux autorités haïtiennes qu’elles sont tenues de veiller à ce que les défenseurs des droits humains puissent mener leurs activités sans crainte de représailles, conformément à la Déclaration des Nations-Unies de 1998 sur les défenseurs des droits de l’homme.