WASHINGTON, mardi 20 août 2024– Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor des États-Unis a sanctionné mardi l’ancien président d’Haïti, Michel Joseph Martelly, conformément au décret exécutif (E.O.) 14059 du 15 décembre 2021, intitulé « Imposing Sanctions on Foreign Persons Involved in the Global Illicit Drug Trade ».
« L’action d’aujourd’hui contre Martelly souligne le rôle significatif et déstabilisateur qu’il a joué, ainsi que d’autres élites politiques corrompues, dans la perpétuation de la crise en cours en Haïti », a déclaré Bradley T. Smith, sous-secrétaire intérimaire pour le renseignement financier et la lutte contre le terrorisme. « Les États-Unis, aux côtés de nos partenaires internationaux, sont déterminés à perturber ceux qui facilitent le trafic de drogue, la corruption et d’autres activités illicites qui alimentent la violence des gangs et l’instabilité politique. »
L’implication de Martelly dans le trafic de drogues dangereuses, y compris la cocaïne destinée aux États-Unis, a été facilitée par son influence au sein des cercles politiques haïtiens. Il s’est également engagé dans le blanchiment de fonds issus du trafic de drogue, a travaillé avec des trafiquants de drogue haïtiens et a parrainé plusieurs gangs basés en Haïti. Martelly avait déjà été sanctionné par le gouvernement canadien le 17 novembre 2022.
Selon des rapports d’experts des Nations Unies ayant enquêté sur la criminalité en Haïti, le mandat de Michel Martelly a coïncidé avec une montée en puissance des gangs armés, qui ont trouvé un soutien direct ou indirect dans les sphères politiques et économiques du pays. Ces mêmes rapports évoquent l’implication de l’ancien président dans la création, l’armement et le financement de ces gangs, transformant ainsi Haïti en un terrain fertile pour les activités criminelles et les violations des droits humains. Le pays, qui sert de point de transit pour les drogues illicites entrant aux États-Unis, est devenu un foyer d’instabilité sous l’effet combiné de la corruption endémique et de l’insécurité chronique.
En vertu des sanctions imposées aujourd’hui, plusieurs interdictions sont désormais en vigueur à l’encontre de Martelly, notamment : les institutions financières américaines sont interdites de lui accorder des prêts ou du crédit ; toutes les transactions en devises étrangères sous juridiction américaine dans lesquelles Martelly a un intérêt sont interdites ; et les personnes américaines ne peuvent pas investir ou acheter des instruments de capitaux propres ou de dettes significatifs de Martelly.
‘‘Ces sanctions reflètent l’engagement des États-Unis à promouvoir la responsabilité et à tracer une voie plus prospère, démocratique et sécurisée pour tous les Haïtiens. L’OFAC a travaillé en étroite coordination avec la Drug Enforcement Administration (DEA) pour mettre en œuvre cette action.’’
Les rapports d’experts des Nations Unies ont également mis en lumière l’impact dévastateur des politiques de Martelly sur la sécurité en Haïti. Son implication dans le trafic de drogue et son soutien aux gangs ont non seulement renforcé la violence, mais ont aussi contribué à l’échec des multiples efforts de pacification, y compris les renouvellements successifs de l’état d’urgence, qui n’ont jamais réussi à contrôler durablement l’insécurité.