Port-au-Prince, vendredi 11 février 2022– Selon Pierre Espérance, depuis l’assassinat de Jovenel Moïse, l’administration des douanes verse près de 3 millions de dollars chaque mois à l’ancien président Michel Martelly qui a dirigé le pays du 14 mai 2011 au 7 février 2016.

Avant Martelly, c’est à Martine Moïse, veuve de l’ancien président assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, qui recevait de l’argent de la douane, selon les révélations du directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH).

Depuis l’assassinat du président Moïse et l’accession d’Ariel Henry à la tête du pays dans des conditions illégales et illégitimes, souligne M. Espérance, le chef du gouvernement de facto a ordonné la suspension des fonds qui étaient octroyés à l’ex-première dame de la République.

Le militant des droits de l’homme s’est dit scandalisé que cinq ans après son mandat, Michel Martelly continue de disposer des fonds publics grâce à son réseau de connections au plus haut niveau de l’Etat.

‘‘Allié du PHTK et dévoué au service de Martelly, le directeur des douanes, Romel Bell serait un fidèle de l’ancien président qui continue, sans vergogne, de faire financer ses activités personnelles à partir des maigres ressources du pays, précise M. Espérance.

Il souligne que cet argent détourné par Michel Martelly avec la complicité du directeur général des douanes, aurait pu servir à renforcer les capacités de la police nationale pour combattre l’insécurité ou à être investir dans les hôpitaux afin de faciliter l’accès de la population aux soins de santé.

Pierre Esperance accuse également le responsable des douanes dans l’invasion du pays des armes illégales qui aboutissent aux mains des bandes criminelles qui assassinent, volent, violent impunément en Haïti sous la protection des plus hautes autorités du pays.

‘‘Par son incapacité et ou sa passivité, Romel Belle continue aussi à alimenter l’insécurité en Haïti, selon Espérance qui souhaite que les citoyens prennent note de ce comportement irresponsable.’’

Il estime que l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), si elle était soucieuse véritablement de son travail, devrait se pencher sur ces cas de détournement de fonds impliquant l’ancien président Martelly.

‘‘Rien ne peut justifier pourquoi la justice et les institutions dites anti-corruption n’agissent contre les barons de la corruption qui, après la dilapidation des fonds Petro-Caribe, continuent de siphonner les caisses de l’Etat, soutient Pierre Espérance.