PORT-AU-PRINCE, jeudi 14 décembre 2023 – Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé jeudi la fermeture temporaire d’une clinique d’urgence dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, après qu’une ambulance a été attaquée par des hommes armés.
Ces individus ont arrêté l’ambulance, ont retiré de force un patient gravement blessé, l’ont battu et l’ont tragiquement abattu par la suite. L’identité du patient n’a pas été divulguée.
La violence croissante perpétrée par des gangs armés en Haïti a contraint de nombreuses organisations humanitaires à réduire leurs opérations en raison du manque de sécurité pour le personnel et les patients, ainsi que des budgets limités en raison de campagnes sous-financées.
MSF avait déjà annoncé la fermeture d’un hôpital plus tôt cette année. La portée limitée des groupes d’aide, notamment pour les victimes de violences sexuelles de masse, laisse de plus en plus les soins de santé entre les mains de petites organisations locales dépourvues de moyens financiers.
“Nous avons besoin d’un minimum de sécurité pour mener à bien notre mission médicale”, a déclaré Benoit Vasseur, responsable de la mission MSF en Haïti, dans un communiqué.
“MSF est l’une des très rares organisations internationales à dispenser des soins médicaux dans la capitale”, a-t-il ajouté. “Nous ne pouvons pas accepter que nos ambulances soient attaquées et que nos patients soient battus et tués.”
Les conflits entre des gangs de plus en plus puissants et lourdement armés contrôlant la majeure partie de la capitale haïtienne ont contraint près de 200 000 personnes à quitter leur domicile, avec de nombreux rapports de maisons incendiées, de meurtres arbitraires, d’enlèvements et de viols de gang.
En octobre, les Nations Unies ont ratifié l’envoi d’une force internationale de troupes volontaires par les États membres pour soutenir la police nationale. Pendant ce temps, de nombreuses agences de l’ONU et d’aide ont averti d’une catastrophe humanitaire qui s’aggrave.
MSF a affirmé qu’elle continue d’offrir des soins aux victimes de traumatismes et de brûlures, aux survivantes de violences sexuelles, aux femmes enceintes et à d’autres patients dans quelques cliniques de la capitale, y compris des cliniques mobiles, et une sur la péninsule du sud.