Port-au-Prince, mardi 3 août 2021- Accusée d’implication présumée dans l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse, Me Windelle Coq, juge a la Cour de Cassation dit mettre en défi tous ceux qui détiennent une preuve quelconque de sa participation à ces actes criminels à les présenter pour faire jaillir la lumière.
Dans une déclaration rendue publique ce lundi 2 août, Me Coq rappelle qu’étant Juge de la Cour de Cassation de la République, suivant les dispositions de l’article 177 de la Constitution de la République d’Haïti qu’elle est inamovible. ‘’Pourtant, écrit-elle, le 08 février 2021, le Président d’alors Mr. Jovenel Moïse a décidé de me mettre à la retraite en violation non seulement de la Constitution, mais encore de la Loi de 2007 créant le CSPJ et du décret du 24 août 1995 sur l’organisation judiciaire.’’
Elle souligne avoir exercé un recours en annulation de cet arrêté par devant la Cour des Comptes dont l’audition devrait avoir lieu le 9 juillet dernier, mais n’a pas pu avoir lieu parce qu’elle coïncidait avec l’assassinat de Jovenel Moïse.
Une nouvelle audition de l’affaire a été fixée au 26 juillet par la Cour des Comptes. Cependant, precise Me Coq, ‘’depuis le 25 juillet 2021, la veille de l’audition, il y avait tout un plan macabre qui a été orchestré pour empêcher cette audition par devant la Cour des Comptes et parallèlement, la Police Nationale d’Haïti et le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, se sont laissé instrumentaliser par le pouvoir politique.’’
Elle affirme qu’ils ont investi sa résidence privée au même moment que la Cour des Comptes allait commencer l’audience. ‘’Quelques instants après, poursuit-elle, ils ont fait circuler un avis de recherche contre ma personne, contenant les charges de vol à mains armées, tentative d’assassinat et assassinat au préjudice du Président Jovenel Moïse.’’
Dans cette déclaration écrite dont RHINEWS a obtenu copie, la magistrate note que, ‘’le commissaire Bedford Claude a émis en dehors des cas de flagrant délit un mandat d’amener contre moi contenant les mêmes charges farfelues.’’
Me Coq affirme ne pas vouloir fuir la justice. ‘’Je suis disposée à affronter le Commissaire Bedford Claude, en lui demandant de préciser ce que j’ai volé, pour qui je l’ai volé, où je l’ai volé et quel type d’armes que j’avais en ma possession quand je perpétrais ce vol,’’ s’interroge-t-elle.
La magistrate déclare qu’en sa qualité de juge à la Cour de Cassation, elle n’est justiciable que par devant la haute Cour de Justice. Elle dénonce une machination politique et une tentative d’assassinat moral perpétrée sur sa personne depuis une semaine par les tenants du pouvoir en place.
‘’De ce fait, poursuit-elle, toute cette poursuite enclenchée contre moi est illégale. Il faut bien comprendre que la Justice peut toujours appeler un citoyen ou une citoyenne à lui fournir des explications, toutes les fois qu’elle l’estimerait nécessaire, mais chaque personne doit être traitée avec le respect et la dignité qui sont dus à son rang.’’
‘’J’apporte un démenti formel à toutes les allégations fantaisistes et mensongères du Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince, Me. Bedford Claude tendant à faire croire que j’ai eu des réunions en ma résidence pour planifier l’assassinat du Président Jovenel Moise,’’ déclare Me Windelle Coq.
Se disant prête à affronter le Commissaire Bedford Claude pour se défendre, Me Windelle Coq estime cependant, que l’acharnement de la Police qui veut l’abattre à tout prix, en déclarant qu’elle est dangereuse et armée, la porte à se mettre à couvert, pour protéger sa vie.