PORT-AU-PRINCE, vendredi 20 décembre 2024– Me Samuel Madistin, agissant pour le compte du Conseil de défense de la Unibank S.A., a adressé une lettre au Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Barreau de Port-au-Prince, Me Patrick Pierre-Louis, pour dénoncer ce qu’il qualifie de “pratiques menaçantes et contraires aux principes éthiques de la profession d’avocat.”
Dans cette lettre, il accuse certains membres de la profession d’adopter des comportements assimilables à des actes de “brigandage judiciaire”, mettant en péril la dignité et l’intégrité de l’exercice de cette noble profession.
Me Madistin s’inquiète d’une tendance inquiétante observée dans les juridictions haïtiennes, notamment celle du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince. Selon lui, “certains avocats, hors de tout cadre juridique, prennent l’habitude de s’associer à des groupes politiques ou autres” pour mener des campagnes de diffamation, des intimidations et des attaques contre des confrères, des citoyens et même des institutions réputées. Ces agissements viseraient à “rançonner les citoyens” et à discréditer les personnes visées, affirme-t-il.
La correspondance met également en évidence le rôle fondamental que devrait jouer l’avocat dans la défense de la justice et des principes de l’État de droit. “L’avocat qui intervient dans la presse ou sur les réseaux sociaux, dans le cadre d’un différend soumis à la justice, devrait observer strictement un devoir de réserve et faire montre d’une conduite professionnelle irréprochable”, insiste Me Madistin. Il rappelle que ces règles sont non seulement essentielles à la préservation de l’image de la profession, mais aussi à la confiance du public envers le système judiciaire.
Le Conseil de défense de la Unibank S.A. exhorte le Conseil de discipline du Barreau de Port-au-Prince à intervenir rapidement et fermement pour mettre fin à ces pratiques qu’il qualifie de “chantage”, d’“intimidation” et de “brigandage judiciaire”. Me Madistin appelle à une action concertée pour “freiner ces dérives” et garantir que l’exercice de la profession reste conforme aux règles éthiques et déontologiques.
Cette démarche illustre l’urgence de rétablir l’autorité et la discipline au sein du Barreau face à ce qu’il perçoit comme une menace croissante pour l’exercice intègre de la justice en Haïti. Me Madistin conclut en appelant à une vigilance accrue et à des sanctions appropriées envers les auteurs de tels comportements. “Il appartient au Conseil de discipline de faire respecter les règles éthiques et de déontologie, afin de préserver la dignité de la profession”, soutient-il.
Cette correspondance, tout en dénonçant des pratiques contraires à l’éthique, illustre également en lumière les défis auxquels fait face le Barreau dans un contexte où les dérives médiatiques et judiciaires semblent s’amplifier.