PORT-AU-PRINCE, lundi 9 décembre 2024– Le gouvernement haïtien a fermement condamné « l’atrocité inhumaine » commise à Wharf Jérémie, où environ 180 personnes sans défense ont été sauvagement massacrées. Ce drame, orchestré par le chef de gang Micanor, a franchi une « ligne rouge », selon les termes employés par les autorités, qui ont promis une riposte ferme et immédiate.
Dans un message officiel publié sur X (ancien Twitter), le gouvernement a exprimé son indignation absolue face à cet acte de barbarie. « L’État mobilisera toutes ses forces pour traquer et anéantir ces criminels. La Justice frappera avec une rigueur exemplaire », a déclaré le porte-parole du gouvernement. Les autorités ont également présenté leurs sympathies aux familles des victimes, tout en réaffirmant leur engagement à lutter contre l’insécurité qui ronge le pays.
Ce massacre s’inscrit dans une série d’attaques sanglantes perpétrées par des gangs armés qui sèment la terreur dans plusieurs quartiers de la capitale haïtienne. Le rapport des Nations Unies sur la violence en Haïti publié plus tôt cette année faisait état de milliers de morts et de déplacés internes en raison des exactions commises par ces groupes.
L’ONU avait déjé tiré la sonnette d’alarme sur la nécessité de renforcer les institutions judiciaires et sécuritaires pour enrayer l’escalade de la violence.
Le drame de Wharf Jérémie rappelle également le massacre de La Saline en novembre 2018, où près de 71 personnes avaient été tuées dans des conditions similaires. Ces événements tragiques soulignent l’urgence d’une réforme en profondeur pour démanteler les réseaux criminels qui prolifèrent avec l’impunité.
Selon des sources locales, le massacre aurait été précédé d’avertissements de Micanor, chef du gang responsable, exigeant la collaboration des résidents sous peine de représailles. Les témoignages des survivants font état de scènes d’une cruauté insoutenable, laissant une communauté entière en deuil et plongée dans la peur.
Dans ce contexte, les appels à une intervention internationale se multiplient. Des organisations de la société civile et des partenaires internationaux exhortent les autorités haïtiennes à prendre des mesures concrètes pour restaurer la sécurité et assurer la justice pour les victimes. L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, avait récemment déclaré que la communauté internationale ne pouvait pas rester indifférente face à l’urgence humanitaire en Haïti.
Le gouvernement haïtien est maintenant sous pression pour transformer ses promesses en actions concrètes. Les familles des victimes, tout comme la nation dans son ensemble, attendent que justice soit rendue pour éviter que ce massacre ne devienne un autre exemple de l’impunité qui gangrène le pays.