Port-au-Prince, samedi 13 novembre 2021- C’était le 13 novembre 2018 que le massacre de La Saline a été perpétré, selon des organisations haïtiennes de défense des droits humains, par des membres de l’administration Moïse et des gangs criminels qui lui sont proches.
Au moins soixante-onze (71) personnes ont été tuées, plusieurs dizaines blessées et plusieurs disparues lors de ce carnage, selon les rapports d’enquête de la ‘‘Fondasyon Je Klere’’ (FJKL) et le réseau national de défense des droits humains (RNDDH).
Des vidéos en circulation sur les réseaux sociaux avaient montré les corps de certaines victimes dévorés par des porcs et des chiens, sous les regards des habitants de La Saline. D’autres ont été calcinés par les criminels qui, selon les rapports d’enquête des organismes de défense des droits humains avaient bénéficié du soutien logistique de la police pour perpétrer le massacre.
Ce terrible massacre avait provoqué le déplacement de plusieurs milliers de personnes qui avaient pris refuge à la Place d’Italie au bicentenaire pour échapper à la fureur des massacreurs.
Fednel Monchéry, ex-directeur général du ministère de l’intérieur, Pierre-Richard Duplan, ex-délègue départemental de l’Ouest, Jimmy ‘‘Barbecue’’ Cherizier, chef de gang, sont accusés d’implication dans ce ‘’massacre d’Etat,’’ selon les rapports d’enquête de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), des Nations-Unies, du RNDDH et de la FJKL.
Trois ans se sont déjà écoulés depuis que le massacre a été perpétré, cependant, ses auteurs présumés courent encore les rues impunément sans s’inquiéter.
Jouissant des mêmes complicités, les chefs de gangs qui, entre temps, se sont fédérés avec le soutien de la commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR), une agence gouvernementale, prennent le contrôle d’une bonne partie du territoire du pays, notamment au niveau de la zone métropolitaine où ils imposent leurs lois.
Ils kidnappent, violent, détournent des camions de marchandise, coupent la livraison du carburant entre autres sans aucune intervention sérieuse du gouvernement et de la police.
Selon le RNDDH, au moins treize (13) massacres ont été perpétrés dans le pays de 2018 à nos jours. A date, aucun procès n’a été engagé contre leurs auteurs.