Massacre de La Saline : La FJKL appelle à un procès juste et équitable suite à l’ordonnance de renvoi rendue dans cette affaire…

Symbole de la FJKL...

PORT-AU-PRINCE, dimanche 21 juillet 2024Dans un communiqué publié le 19 juillet 2024, la Fondasyon Je Klere (FJKL) affirme avoir pris acte de l’ordonnance de renvoi émise par le juge Jean Wilner Morin concernant le massacre de La Saline. Ce document crucial marque une étape significative dans la recherche de vérité et de justice pour les événements tragiques survenus en novembre 2018 dans ce quartier populaire de Port-au-Prince.

L’ordonnance du juge Morin, datée du 20 juin 2024, stipule plusieurs points clés, note la FJL, soulignant qu’elle abandonne les poursuites contre Grégory Antoine alias Ti Greg, Alectis Serge dit Ti Junior et Andris Iscar, en raison de leur décès constaté par la police.

L’ordonnance, poursuit la FJKL, renvoie également devant le tribunal criminel sans assistance de jury 33 individus, dont Hervé Barthélémy Bonheur, Jimmy Cherizier alias Barbecue, et plusieurs autres, accusés de détention illégale d’armes à feu, assassinat, tentative d’assassinat, vol à mains armées, incendie criminelle, enlèvement, séquestration et association de malfaiteurs. L’ordonnance inclut également un ordre d’arrestation pour les accusés et leur transfert à la maison d’arrêt s’ils ne s’y trouvent pas déjà.

La FJKL salue cette avancée comme un pas décisif vers la justice, soulignant que les criminels jouissent depuis trop longtemps d’une impunité en Haïti. « Les criminels ont bénéficié de l’impunité pendant trop longtemps en Haïti », a déclaré la FJKL. L’ordonnance du juge MORIN met en lumière l’implication d’officiels de l’État dans le massacre sans pour autant le qualifier de crime d’État, ce qui reste un point de contention.

L’organisation exhorte les autorités à garantir un procès respectueux des droits des victimes et des inculpés. « La FJKL invite les autorités établies à prendre toutes les dispositions pour la réalisation de ce procès dans le respect des droits des victimes et des inculpés », a-t-elle ajouté dans son communiqué. La FJKL demande également l’extension de la réparation civile à l’État, compte tenu de la responsabilité de certains inculpés au moment des faits. « Les victimes ont droit à la réparation tant du côté des inculpés que de l’État », souligne la FJKL.

La Fondasyon Je Klere réaffirme son engagement à suivre de près l’évolution de ce dossier jusqu’au procès, veillant à ce que justice soit rendue pour les victimes du massacre de La Saline. « La FJKL entend suivre l’évolution de ce dossier jusqu’au procès », a conclu l’organisation.

Le massacre de La Saline, survenu en novembre 2018, reste l’un des épisodes les plus tragiques et traumatisants de l’histoire récente d’Haïti. Cet acte de violence extrême a laissé des traces indélébiles dans la communauté locale et a eu des conséquences dévastatrices.

Selon les rapports de diverses organisations de défense des droits humains, le massacre a fait au moins 71 morts. Cependant, certaines sources estiment que le nombre pourrait être encore plus élevé en raison de nombreux corps disparus ou non retrouvés. Les victimes de ce massacre ont été brutalement assassinées, et leurs familles continuent de pleurer leurs pertes.

Les violences ont également entraîné une destruction massive des biens et des habitations dans la zone. Des dizaines de maisons ont été incendiées, laissant de nombreuses familles sans abri. Ces destructions ont privé les habitants de La Saline de leurs foyers et de leur sécurité, ajoutant au traumatisme collectif.

Les témoignages poignants des survivants rapportent que plusieurs femmes et filles ont été victimes de viols collectifs durant le massacre. Ces violences sexuelles ont ajouté une dimension traumatique supplémentaire à la brutalité de l’événement, affectant profondément les victimes et leurs communautés.

La violence a forcé des milliers de personnes à fuir leurs domiciles pour échapper à la terreur. Ces déplacés internes ont dû trouver refuge dans des conditions souvent précaires, aggravant leur situation humanitaire déjà difficile. Les familles déplacées ont perdu non seulement leurs maisons, mais aussi leurs moyens de subsistance, leurs biens et leur sentiment de sécurité.

Malgré l’horreur de ces événements, l’impunité continue de régner. Une ordonnance judiciaire a été rendue dans le cadre de cette affaire, mais six ans après le massacre, les auteurs courent encore impunément les rues. Cette absence de justice et de responsabilité renforce le sentiment d’abandon et de désespoir parmi les victimes et leurs familles.

Le massacre de La Saline est un rappel tragique de l’urgence d’une véritable justice pour les victimes et de la nécessité de mettre fin à l’impunité qui permet à de tels crimes de se reproduire. Il est crucial que les autorités haïtiennes prennent des mesures concrètes pour traduire les coupables en justice et garantir la sécurité et la dignité des citoyens haïtiens.