PORT-AU-PRINCE, mercredi 11 décembre 2024– La Fondasyon Je Klere (FJKL) exprime son indignation face au massacre atroce survenu récemment à Cité
Soleil, précisément dans la zone de Wharf Jérémie, sous la domination du chef de gang Jean Monel Félix, alias Micanor Altes ou Wa Mikamo. Cet événement, débuté dans la nuit du 6 décembre 2024, continue de semer terreur et désolation parmi les habitants.
Selon des témoignages recueillis auprès des victimes, Micanor Altes aurait ordonné une purge meurtrière sous le prétexte que le décès de son fils serait dû à un sortilège jeté par des
“loups-garous”. Les soldats du chef de gang arrachent les personnes âgées ou celles aux cheveux blancs de leurs maisons pour les exécuter de manière barbare : poignardement, décapitation, immolation ou jet des cadavres dans la mer.
Le bilan provisoire est tragique, avec plus de 200 morts recensés. La population vit sous une terreur constante. Les soldats de Micanor fouillent les téléphones des habitants pour empêcher toute diffusion d’images. Dans cette zone sans loi, le chef de gang a établi une prison clandestine où il décide unilatéralement de la vie ou de la mort des résidents, imposant son autorité par des jugements expéditifs et des exécutions sommaires.
Ce massacre s’inscrit dans une série d’atrocités commises par Micanor. En 2008, il aurait tué sept mambos sur les recommandations d’un prêtre vaudou pour se renforcer spirituellement. En 2012, il aurait exécuté une douzaine de femmes et forcé certains de ses soldats à tuer leurs propres mères sous peine d’être eux-mêmes éliminés. Tous les mardis et vendredis, des cérémonies mystiques organisées par le chef de gang dégénèrent souvent en actes de barbarie.
Ces événements rappellent également le récent massacre perpétré par le gang Gran Grif dans la commune de Petite-Rivière de l’Artibonite, illustrant la balkanisation grandissante du pays.
Face à cette situation, la FJKL exhorte le gouvernement haïtien à agir de toute urgence pour rétablir l’ordre et la sécurité.
L’organisation appelle à la création rapide d’une force armée professionnelle. Elle recommande un recrutement massif et une formation accélérée dans des centres situés à Port-au-Prince, au Cap-Haïtien, aux Gonaïves et aux Cayes, avec l’objectif d’atteindre un effectif de 15 000 à 20 000 soldats en six mois. Elle insiste également sur le renforcement de la Police nationale d’Haïti (PNH) et de ses unités spécialisées, la mise en place d’un service de renseignement efficace, et l’équipement des forces de l’ordre avec des matériels adaptés.
La FJKL réclame l’arrestation et le jugement des responsables de ces massacres, ainsi que des auteurs d’actes de kidnapping, de viols et d’incendies. Pour l’organisation, ces mesures sont indispensables pour mettre un terme à l’impunité et restaurer la souveraineté sur l’ensemble du territoire national.