Martine Moïse obtient une indemnisation de plus de 5 millions de dollars d’individus condamnés dans le cadre de l’assassinat de Jovenel Moïse…

Martine Moise,, ex-premiere dame de la Republique...

MIAMI, vendredi 7 juin 2024– Une juge fédérale de Miami a ordonné à six hommes, condamnés pour leur rôle dans l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, de verser 6,2 millions de dollars en dédommagement à sa veuve et à son fils aîné. Ce jugement de restitution, rendu par le juge de district José Martinez, fait suite à une attaque nocturne audacieuse survenue le 7 juillet 2021, au domicile du président en Haïti. Martine Moïse, 50 ans, blessée lors de l’attaque, a été transportée d’urgence à l’hôpital Jackson Memorial pour y être soignée.

Martine Moïse a été récompensée de 5 305 387 dollars pour couvrir ses frais médicaux, de voyage et de sécurité à son retour en Haïti. Son fils aîné, Joverlein Moïse, vivant au Canada, a reçu 865 396 dollars. La source de ces montants a été négociée par les procureurs fédéraux et les avocats de la défense après de longues discussions, selon un article du Miami Herald.

Cependant, la question des dommages-intérêts est complexe car seule une des six personnes condamnées possède des biens identifiables. De plus, malgré le fait que les autorités américaines considèrent Martine Moïse comme une victime, elle fait face à des accusations en Haïti d’avoir été impliquée dans le complot d’assassinat de son mari. Son avocat, Paul Turner, qualifie ces accusations de “non-sens” et “politiquement motivées”.

Les documents montrent que le gouvernement haïtien a dépensé plus de 330 000 dollars pour les soins médicaux de Martine Moïse et le transport aérien de la famille. Divers montants ont été transférés du consulat haïtien de Miami à l’hôpital pour couvrir les frais médicaux, et pour les vols charter.

La veuve, représentante de ses deux autres enfants, poursuit également une action civile pour des dommages liés aux pertes de revenus, au stress émotionnel et autres préjudices. Cette procédure est suspendue en attendant l’issue de l’affaire criminelle, dont le procès des cinq autres accusés commencera en janvier prochain.

Les six hommes déjà condamnés sont Rodolphe Jaar, Joseph Joël John, Joseph Vincent, Germán Alejandro Rivera Garcia, Mario Antonio Palacios Palacios, et Frederick Bergmann. Les cinq premiers, impliqués directement dans l’assassinat, espèrent une réduction de peine en collaborant avec les procureurs fédéraux. Bergmann, bien que non impliqué directement dans le complot, a été condamné pour avoir fourni des gilets pare-balles utilisés lors de l’attaque.

Les prochains procès concerneront notamment Antonio “Tony” Intriago, Arcángel Pretel Ortiz, Walter Veintemilla, James Solages, et Christian Emmanuel Sanon, accusés de comploter pour tuer le président haïtien. Martine Moïse devrait être un témoin clé pour le gouvernement fédéral lors de ces procès.

Le verdict de restitution marque une étape importante dans la recherche de justice pour l’assassinat de Jovenel Moïse. Cependant, l’obtention effective de ces fonds et la résolution des accusations complexes contre Martine Moïse restent incertaines.

En Haïti, Martine Moise a été formellement inculpée par un juge d’instruction pour son rôle présumé dans l’assassinat de son époux, Jovenel Moïse, survenu le 7 juillet 2021. Elle fait également l’objet d’un mandat d’arrêt. Mme Moise, ainsi que plusieurs anciens collaborateurs du président défunt inculpés dans cette affaire, ont fait appel de l’ordonnance du magistrat instructeur, qu’ils contestent et rejettent.

L’assassinat de Jovenel Moïse, président d’Haïti dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, a choqué le pays et la communauté internationale. Moïse a été tué par un commando armé qui a pris d’assaut sa résidence privée à Pèlerin 5, commune de Pétion-Ville. Cet événement a plongé Haïti dans une crise politique profonde, exacerbée par des troubles économiques et sociaux persistants. L’enquête a révélé des implications complexes, incluant des acteurs locaux et internationaux, ce qui rend l’affaire particulièrement sensible et compliquée.

Des dizaines de personnes, y compris des ressortissants étrangers, Colombiens et Américains originaires d’Haïti ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête, mais aucun procès n’a encore eu lieu.

 

source: Miami Herald