PORT-AU-PRINCE, samedi 3 septembre 2022– Contrairement à ses anciens camarades du SDP, branche Nenel Cassy qui, après sa rupture d’avec le pouvoir en place, se lance dans la mobilisation anti-gouvernementale, Marjory Michel, porte-parole du SDP, branche André Michel, a estimé samedi que les haïtiens devraient changer de stratégie.
Selon Mme Michel, alliée du pouvoir en place, les manifestations de rue ne vont pas permettre de résoudre la crise, soulignant qu’on doit s’unir pour changer la situation d’Haïti.
« Je l’ai fait moi-même, j’ai poussé des gens à le faire, mais j’ai réalisé que les manifestations et les barricades de pneus enflammés n’ont rien apporté comme solution. Après avoir fait et refait quelque chose qui s’est révélé contreproductif, il faut regarder ailleurs pour faire quelque chose d’autre », a-t-elle déclaré en présence d’un groupe de femmes à Delmas.
Michel a fustigé le comportement de ceux qui, a-t-elle dit, ‘‘ne voyant que leurs intérêts personnels, refusent de s’asseoir pour résoudre la crise.’’
Elle a invité les femmes présentes à interpeller les leaders politiques et de la société civile pour leur dire qu’elles sont fatiguées et qu’il est temps de sortir le pays de l’impasse.
Un an après s’être allié au régime PHTK après l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse qu’il a combattu pendant environ quatre ans, le secteur démocratique et populaire (SDP) a scindé en deux groupes.
La branche regroupant Marjory Michel, André Michel et Ricard Pierre, actuel ministre de la planification et de la coopération externe (MPCE) du gouvernement en place, continue de supporter le pouvoir dans le cadre de l’accord du 11 septembre 2021, tandis que la branche de Nenel Cassy, Daryl balthazar et Fernando Duclair entre autres, est passée dans l’opposition.
Le 2 août dernier, Nenel Cassy avait estimé que le pouvoir en place n’a démontré aucune capacité à appliquer l’accord qui liait son mouvement politique à l’équipe qui, dans le cadre d’une cohabitation avec le régime PHTK, assure la continuité dudit régime à travers une troisième version ayant succédé à Jovenel Moïse assassiné le 7 juillet 2021.
Selon Cassy, cet accord qu’il a déclaré caduc et invalide, charrie les revendications fondamentales du peuple haïtien, mais Ariel Henry n’a pas respecté son engagement dans le cadre de la mise en œuvre du document du 11 septembre qui, a-t-il dit, ne tient plus.
Pour sa part, Liné Balthazar, président du parti haïtien tet kale (PHTK), a déclaré le 3 août 2022 que, ‘‘l’accord du 11 septembre dont son parti et plusieurs partis de l’ancienne opposition à l’ex-président Jovenel Moïse sont signataires, est frappé de caducité.’’
Selon Balthazar, l’accord est caduc et invalide en raison du fait que les échéances qu’elle a établies n’ont pas été respectées, notamment en ce qui a trait à l’organisation des élections pour doter le pays de dirigeants légitimes.
Il a donc plaide en faveur d’un nouvel accord.