Port-au-Prince, lundi 18 avril 2022- Mario Andresol estime qu’Haïti doit compter, non sur les étrangers, mais sur sa police pour rétablir un climat sécuritaire permettant à chacun de pouvoir vaquer librement à ses occupations.
En plus de l’instabilité et la crise socio-politique et économique, le [pays est proie à une insécurité criminelle marquée, notamment par le kidnapping non maitrisé avec des gangs qui assiègent la capitale et imposent leurs lois dans les zones qu’ils contrôlent.
L’ancien directeur général de la police nationale d’Haïti (PNH) reconnait que le pays fait face a une insécurité galopante tendant à s’aggraver davantage, mais, souligne-t-il, la police est en mesure d’y faire face.
Intervenant lundi sur radio Caraïbes, Andresol déclare que ce dont l’institution policière a besoin pour s’acquitter convenablement de sa mission d’assurer la protection des vies et des biens de la population, ce sont des moyens, des équipements et tout l’encadrement nécessaire à cet effet.
Selon lui, si la PNH est équipée adéquatement et libérée des interférences politiques des uns et des autres, elle pourra donner de bons résultats en matière de maintien d’ordre et de sécurité.
« Les étrangers ne vont pas le faire à notre place. Ils n’ont pas cette mission, poursuit-il, arguant que c’est la responsabilité des haïtiens de tout mettre en œuvre pour que, dans le cadre de la loi, les bandits qui pourrissent nos soient mis hors d’état de nuire ».
La situation sécuritaire s’est considérablement dégradée ces derniers temps en Haïti.
Des réseaux de criminels coupent la capitale haïtienne d’au moins quatre département (Sud, Sud-Est, Nippes, Grand-Anse) et une bonne partie de l’Ouest, à partie de Martissant depuis le 1e juin 2021.
Depuis l’opération suicidaire qui s’est soldée par le massacre d’au moins cinq policiers de la SWAT TEAM le 12 mars 2021 à Village de Dieu pour déloger l’un des plus puissants gangs armés de la région métropolitaine, aucune intervention policière d’envergure n’a été faite pour rétablir l’ordre et la sécurité dans cette zone.
Des résidents de Martissant ont dû fuir par milliers pour échapper à la fureur des gangsters qui se livrent à des affrontements meurtriers, en toute impunité, pour le contrôle du territoire.
Les promesses du gouvernement de facto de rétablir la sécurité dans le pays, ne se sont toujours pas matérialisées.