Marco Rubio : “Une intervention militaire américaine n’est pas la solution à la crise haïtienne”…

Marco Rubio, senateur republicain de l'Etat de la Floride....

WASHINGTON, mercredi 15 janvier 2025Le sénateur de Floride Marco Rubio a déclaré mercredi que la réponse à la crise sécuritaire alimentée par les gangs en Haïti ne viendra pas d’une intervention militaire américaine. Il a cependant souligné qu’une initiative multinationale soutenue par l’administration Biden pourrait offrir une solution. Rubio a également laissé entendre que Donald Trump, qui prendra ses fonctions la semaine prochaine, pourrait maintenir la politique actuelle des États-Unis concernant la situation d’urgence persistante en Haïti.

Lors d’une audition de confirmation devant le comité sénatorial des relations étrangères, le candidat de Trump au poste de secrétaire d’État a donné les premiers indices sur la direction politique de la nouvelle administration concernant cette crise majeure dans l’hémisphère occidental. Cependant, la question de savoir si Trump suivra les recommandations de Rubio reste en suspens.

Certains Républicains influents se sont montrés préoccupés par le déploiement de troupes kényanes dans la région et les conséquences que cela pourrait avoir pour la lutte contre le terrorisme en Afrique, ainsi que pour la stabilité politique du président kényan William Ruto.

Rubio a averti qu’il n’existe pas de solutions simples pour Haïti, soulignant que la crise prolongée risque de déstabiliser la République dominicaine voisine et d’exacerber les défis migratoires dans la région.

La nouvelle administration américaine prévoit de soutenir la mission multinationale dirigée par le Kenya et d’encourager ses partenaires étrangers à fournir une assistance policière à Haïti. Rubio a déclaré que les efforts pour rétablir la sécurité en Haïti nécessiteront une stabilité de base et une approche collective.

L’administration Biden a déjà alloué plus de 600 millions de dollars pour soutenir la mission, malgré les objections de certains Républicains. Cependant, les États-Unis poussent à transformer cette initiative en une mission formelle de maintien de la paix des Nations Unies afin d’assurer un financement durable et de renforcer les effectifs de sécurité.

La mise en place d’une mission de maintien de la paix en Haïti nécessitera l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU. Toutefois, des membres permanents comme la Chine et la Russie se sont montrés réticents à soutenir cette idée.

“Rubio a insisté sur l’importance d’établir une sécurité minimale pour permettre la mise en place d’un gouvernement de transition légitime qui pourra organiser des élections. Il a également salué le courage extraordinaire de la police nationale haïtienne dans sa lutte contre des gangs lourdement armés, malgré un désavantage en nombre et en équipement.”

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré devant l’Assemblée générale que la crise haïtienne, où plus de 5 600 personnes ont été tuées l’année dernière, est d’une complexité mondiale. Il a exhorté la communauté internationale à garantir un financement prévisible et durable pour soutenir la mission multinationale.

Rubio a reconnu la gravité de la situation, affirmant que les institutions haïtiennes manquent de légitimité, le pays n’ayant pas organisé d’élections depuis 2016. Selon lui, la crise actuelle menace également la stabilité régionale et accentue la pression migratoire sur les États-Unis et les pays voisins.

« Cela prendra beaucoup de temps, et je dis cela avec tristesse », a conclu Rubio. Il a insisté sur la nécessité d’une approche coordonnée impliquant les partenaires régionaux et internationaux pour résoudre une crise qui dépasse largement les frontières d’Haïti.

 

source: C-SPAN