PORT-AU-PRINCE, mercredi 10 août 2022– ‘‘Marchons pour la vie’’ estime qu’Haïti vit une crise institutionnelle et sociale sans précédent.
Selon l’organisation, ‘‘elle (crise) montre à quel point les protagonistes politique, économique et élitique ainsi que la coopération internationale n’y avaient pas construit une société démocratique plus de trente ans après la chute de la dictature des Duvalier (7 fevrier1986).’’
‘‘Marchons pour la vie’’ estime que Les acteurs politiques n’arrivent pas à dépasser leurs intérêts électoralistes et autres au profit de la population.
« Certains partis et regroupements politiques implosent. Prétendant se retirer de la communauté internationale, l’Organisation des Etat américains (OEA) l’accuse d’avoir connu un échec cuisant en Haïti pendant les 20 dernières années et reconnaît que les Haïtiens ne sont pas capables de résoudre leurs problèmes » déclare l’organisation dans un communiqué.
Elle souligne que la population est asphyxiée par la misère abjecte et le règne des gangs téléguidés par des politiques, des agents économiques et la criminalité transnationale : tueries, tortures et viols en cascade dans les quartiers populaires, kidnappings, cherté de la vie, inflation (150 gourdes pour 1 dollar américain), ajoutant que e gouvernement est incapable de résoudre progressivement ces problèmes.
Selon Marchons pour la vie, ‘‘les efforts de la police sont visibles et louables, mais largement insuffisants car la situation la dépasse et elle n’a pas les moyens humain, matériel, technologique et politique pour affronter les trois principaux axes du mal : Martissant ; Cité Soleil, Croix-des-Bouquets.’’
Déplorant que les matériels destinés à la police pour lesquels 12 millions de dollars américains ont été versés au gouvernement canadien ne soient toujours pas livrés et dans l’attente de la conclusion d’un accord politique, ‘‘Marchons pour la vie’’ préconise que les quartiers, zones, régions et départements s’organisent avec l’aide des notables et autorités de confiance et de bonne réputation capables de contrecarrer les bandits.
Selon l’organisation, ‘‘le gouvernement doit organiser un Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) spécial pour présenter la situation à la population et déclarer l’Etat de siège afin que les actions de la police et des autorités puissent être encadrées par le droit international des droits de l’homme.’’
Elle estime que le secteur privé doit prendre position sur la crise et faire des dons pour renforcer la police.
‘‘Marchons pour la vie’’ croit que le gouvernement canadien doit honorer ses engagements en livrant les 12 millions de dollars américains de matériels et équipements de sécurité, soulignant que la société civile doit surveiller l’utilisation des matériels et moyens mis à la disposition de la police et exiger le vetting de la police.