Jacques Kolo,
Port-au-Prince, 28 février 2021 –(RHInews)- La manifestation contre la dictature convoquée par le secteur protestant et appuyée par plusieurs secteurs de la société civile pour ce 28 février 2021 s’est achevée sans grand incident et dans une ambiance relativement bon enfant, a constaté RHInews.
Des centaines de milliers de manifestants, selon les organisateurs, ont défilé dans les rues de la capitale durant environ cinq heures d’horloge pour déverser “leur colère et leur ressentiment” face à un gouvernement de facto qui “pourrit leur vie”.
Agitant le bicolore bleu et rouge et munis de pancartes hostiles particulièrement aux diplomates Helen Meagher La Lime du BINUH et Michèle Sison de l’Ambassade américaine à Port-au-Prince, les manifestants les ont reprochées d’avoir aveuglement soutenu au pouvoir Jovenel Moïse, dont le mandat constitutionnel est arrivé à terme depuis le 7 février dernier.
Pratiquement, tout le corps social haïtien était présent à cette marche pacifique qui se vroudrait à la fois un référendum public et une réponse au diplomate La Lime qui avançait le chiffre de trois (3000) mille participants à la manifestation du 14 février.
Toutes tendances et classes sociales confondues, les participants ont envoyé un signal fort à l’international qui fait “preuve d’hésitation” et même de “complaisance” dans le dossier haïtien, à travers le support politique qu’il continue de donner à Jovenel Moïse qualifié de “rénégat et de corrompu”.
Du centre droit à la gauche moderne, tout le gratin politique était présent en compagnie de membres influents de la société civile incluant des journalistes pour soutenir ensemble l’appel des pasteurs protestants.
Des organisations de base et populaires qui ont payé un lourd tribut tout le long de cette crise ont répondu en grand nombre à cet appel. Certains d’entre eux arboraient des T-Shirt frappés d’un message contre la dictature.
La police nationale qui a reçu, pour la plupart, des roses de la part de manifestants, a eu aujourd’hui un comportement exemplaire en assurant la sécurité effective sur tout le parcours de la marche et tenant en respect des bandits armés toujours hostiles aux activités anti-gouvernementales.
Plusieurs villes de province ont marché également contre la dictature de Jovenel Moïse. C’était le cas pour Cap-Haïtien, Mirebalais, les Cayes, Léôgane, Petit-Gôave et Jacmel entre autres.