Une dame en possession de deux grenades lacrymogènes utilisées par des policiers, lors d’une manifestation Ouvrière. Par Jacques Kolo, Port-au-Prince, 17 février 2022 –(RHInews)- Des agents de la police nationale ont tenté brutalement ce 17 février 2022 de mettre fin prématurément à une manifestation d’ouvriers du secteur textile, dans l’aire du Champ-de-Mars (Port-au-Prince), a constaté des reporters sur place.
Les protestataires ont réclamé un ajustement de salaire de l’ordre de mille cinq cents gourdes (1.500) au quotidien contre cinq cents gourdes (500) qu’ils perçoivent et également des avantages sociaux.
Ces ouvriers qui ont reçu le soutien des agents de sécurité à la SONAPI (Société nationale des parcs industriels) et des syndicalistes de la place, voulaient se rendre devant les locaux du Ministère haitien des Affaires Sociales et du Travail pour délivrer un message circonstance quand ils ont été stoppés par la police avec fracas et à coup de gaz lacrymogènes.
Les manifestants en colère ont dénoncé non seulement des brutalités policières dont ils étaient l’objet mais aussi l’usage abusif de grenades lacrymogènes pour disperser une manifestation pacifique.
Le syndicaliste Josué Mérilien était venu apporter son appui à la manifestation des employés du secteur textile en dénonçant la mauvaise foi du gouvernement actuel, qui refuse de satisfaire les revendications justes des ouvriers, alors que l’inflation est en hausse constant.
La police nationale est sur la selette depuis environ deux semaines pour avoir réprimé avec rigueur les manifestations ouvrières du secteur textile dans la capitale.
Les quatre (4) manifestations (9,10, 16 et 17 février 2022) d’ouvriers à la capitale ont émaillé d’incidents regrettables, suite à des interventions inopportunes d’agents de la police, alors qu’elles se sont déroulées de façon pacifique, a constaté la presse.
Lors d’une précédente journée de protestation publique des ouvriers de la SONAPI le 9 février dernier, une femme ouvrière enceinte s’est évanouie sur la chaussée après avoir inhalé une quantité de gaz lacrymogènes lancés de façon intempestive par des agents de la police.
Des syndicalistes ont indiqué avoir deposé formellement une plainte à l’Inspection Générale de la police pour “abus de pouvoir” des policiers, lors des manifestations d’ouvriers.
“Au lieu de sécuriser les mouvements de foule sur la voie publique, des agents de la police nationale deviennent carrément des éléments de déstabilisation par leur comportement arrogant et hors-la-loi”, a déclaré un militant de droits humains, plaidant pour “le respect de la Constitution et le droit à la manifestation sans entrave”.