”Malgré tout, l’espoir prévaut chez les jeunes Haïtiens”- (UNICEF)…

Photo: JL/FOLONHA: Quelques-uns des jeunes formés par la FOLONHA/image d'illustration...

PORT-AU-PRINCE, lundi 10 juin 2024 – Malgré l’extrême violence, la pauvreté, la malnutrition, l’effondrement du système de santé et les fermetures d’écoles en Haïti, la majorité des jeunes interrogés dans une enquête de l’UNICEF croient que l’avenir sera meilleur que le présent, a annoncé lundi l’agence onusienne. Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), plus de 65 % des jeunes restent optimistes – soit très optimistes (24 %), soit au moins un peu (41 %) – quant à l’avenir des enfants en Haïti, contre 14 % qui ne sont pas très optimistes et 10 % qui ne le sont pas du tout.

L’enquête a été menée auprès de plus de 3 500 jeunes à l’occasion de la Journée nationale de l’enfant haïtien, par l’intermédiaire du U-Report de l’UNICEF – une plateforme pour la jeunesse qui recueille et amplifie les opinions des jeunes. Lorsqu’on leur demande ce qui, à leur avis, permettra au pays de changer le plus, 40 % des jeunes Haïtiens citent un meilleur accès à l’éducation. Dans le même temps, un quart des enfants interrogés avancent la question du développement économique et de la réduction de la pauvreté, 19 % la sécurité dans le pays et 7 % l’amélioration des services de santé.

Toutefois, plus de la moitié des jeunes Haïtiens pensent que les droits de l’enfant sont rarement ou jamais respectés. « Quand je demande aux enfants si leurs droits sont respectés en Haïti, la réponse est souvent un ‘non’ retentissant », a déclaré Samarre Tercier Marcellin, jeune défenseure des droits de l’enfant de l’UNICEF en Haïti. « Les enfants sont maltraités, meurent de maladies et de malnutrition qui pourraient être soignées ou évitées, et n’ont pas accès à une éducation de qualité. Il faut que cela change », a affirmé la défenseure des droits des enfants.

Les enfants haïtiens sont confrontés à une crise humanitaire profonde, exacerbée par les groupes armés qui terrorisent les communautés et contrôlent des zones clés de la capitale Port-au-Prince et de l’Artibonite. De janvier à mars seulement, plus de 2 500 personnes ont été tuées ou blessées, y compris des enfants.

Des milliers d’enfants, d’adolescents et de jeunes ont été contraints de fuir leur domicile en raison de la violence. Les écoles étant fermées et attaquées, des milliers d’enfants sont privés de leur droit à l’éducation. Par ailleurs, le système de santé haïtien est au bord de l’effondrement, seuls 20 % des établissements de santé de la capitale fonctionnant normalement. En outre, plus de 1,6 million de personnes sont confrontées à des niveaux d’urgence d’insécurité alimentaire aiguë en Haïti, et 600 000 d’entre elles sont des enfants.

Ces situations d’urgence multiples et complexes ont exercé une pression supplémentaire sur les revenus des ménages, affectant la capacité des familles à accéder à la nourriture et aux services sociaux essentiels tels que les soins de santé et l’éducation. Les familles sont complètement décapitalisées.

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