PORT-AU-PRINCE, jeudi 13 avril 2023– Selon l’union nationale des normaliens haitiens (UNNOH), les chèques de nombreux enseignants empêchés ont été confisqués ‘‘arbitrairement’’ par certains directeurs d’écoles et certaines directions départementales du MENFP.
Dans une lettre ouverte au ministre de l’éducation nationale, l’UNNOH affirme qu’un certain nombre d’enseignants se trouvent, depuis quelques temps, dans l’impossibilité de se présenter dans les salles de classe à cause de l’insécurité terrifiante, de la violence phénoménale installée par les gangs armés en plusieurs endroits stratégiques du pays.
Selon l’organisation, ‘‘ces gangs armés qui opèrent en toute impunité, sous le regard complice et cynique du gouvernement PHTK les empêche le passage et menacent leur vie. Ils-elles sont ainsi contraints-tes de ne pas pouvoir se déplacer pour se rendre à leur poste.’’
‘‘Certains sont victimes de déplacement forcé et sont obligés de se réfugier chez des amis ou des proches, écrit l’UNNOH, ajoutant que plusieurs collègues enseignants ont déjà trouvé la mort en prenant le risque de braver la violence des gangs ou en osant traverser des territoires qualifiés de ‘territoires perdus’, selon les propres dires de votre collègue Emelie Prophète Milcé, la Ministre de la Justice.’’
Selon l’UNNOH, la situation s’aggrave de jour en jour et les enseignants-tes empêchés-es en particulier ont le sentiment que votre gouvernement ne semble avoir ni la volonté, ni la capacité d’apporter les réponses attendues.
‘‘Pire encore, poursuit-elle, il parait être de connivence avec ces gangs armés qui sèment l’insécurité, interdisent le passage à nombre d’enseignants-tes qui sont aux abois, face à une cherté de la vie effrayante, avec leurs chèques confisqués.’’
Dénonçant le caractère injuste et arbitraire la décision de confisquer les chèques des enseignants, l’UNNOH appelle le titulaire de l’éducation à faire le retrait de cette mesure et a aviser les directeurs départementaux et les directeurs d’école à ne plus recommencer.
Elle déclare constater que le MENFP s’active à sanctionner injustement des enseignants en confisquant leurs chèques en gourdes déjà fortement dévalorisés par une inflation estimée à 49.3%. Au lieu d’envisager un ajustement de salaires comme l’exige la législation haïtienne, le MENFP les prive purement et simplement de leurs chèques, déplore l’UNNOH.
Elle réclame la résolution sans délai, au profit des enseignants et autres personnels de l’éducation, d’un certain nombre de problèmes qui ont déjà trop duré dont la nomination de tous les enseignants qualifiés et le paiement de tous les arriérés de salaire, ie dysfonctionnement de la police d’assurance et du non octroi jusqu’à présent de la carte de débit, carte accordée aux autres fonctionnaires publics sauf à ceux du secteur éducatif et du paiement de tous les 525 nouveaux enseignants et de la remise des lettres d’affectation pour les promotions 2015-2019, 2017-2021 de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) et des autres facultés concernées.
L’UNNOH appelle le ministère a se pencher également sur de la remise en retard des chèques qui devaient être normalement livrés le 25 de chaque mois et qui sont, depuis un certain temps, remis au plus tôt le “40”, souvent le “50” et même le “55” ou le “58” du mois, soulignant le salaire du mois de février n’a toujours pas été versé aux enseignants jusqu’à date.
L’organisation exige également un ajustement salarial allant de 300 à 400%, conformément à la législation haïtienne faisant obligation à l’Etat d’ajuster les salaires en fonction de l’augmentation du coût de la vie.