PORT-AU-PRINCE, dimanche 15 septembre 2024– Le syndicaliste Josué Merilien, au nom de l’Union Nationale des Normaliens Haïtiens (UNNOH), a dénoncé l’absence de fonds alloués par l’État haïtien pour l’application effective de la réforme Bernard, plus de 40 ans après son lancement. Lors d’un atelier de quatre jours organisé par le ministère de l’Éducation nationale pour réfléchir sur la mise en place de la filière technologique prévue dans cette réforme, Merilien a averti que sans des ressources financières adéquates, cet atelier serait « inutile », comparant la situation à « laver les mains pour les essuyer par terre. » Selon lui, l’État haïtien n’a jamais pris l’éducation comme une priorité, contrairement à des pays comme la France ou le Québec, où des réformes similaires ont été soutenues par des augmentations significatives du budget de l’éducation.
Cet atelier, qui a pris fin le vendredi 13 septembre, a réuni plusieurs personnalités du secteur éducatif, dont Miguel Fleury Jean, directeur de l’enseignement secondaire, des représentants de l’UNESCO, et le ministre de l’Éducation, Antoine Augustin. Bien que l’initiative soit saluée par l’UNNOH, Merilien a souligné que tant que le gouvernement ne mobilisera pas de fonds suffisants dans le budget national pour l’éducation, la réforme Bernard ne pourra jamais se concrétiser.
Par ailleurs, Merilien a aussi pointé du doigt des manœuvres suspectes orchestrées par le Premier ministre Garry Conille et son allié, l’ancien ministre de l’Éducation Nesmy Manigat, pour verrouiller l’administration publique dans l’intérêt du parti PHTK. Il a expliqué que ces deux figures tentent de bloquer tout changement dans les institutions publiques afin de maintenir en place des responsables corrompus, empêchant ainsi des réformes et des audits qui pourraient exposer les pratiques de corruption enracinées au sein de l’administration.
Face à cette situation, l’UNNOH appelle le peuple haïtien à se mobiliser pour exiger que des moyens financiers et politiques soient mis en œuvre afin de garantir l’application de la réforme Bernard et mettre fin aux pratiques de corruption qui freinent le système éducatif du pays.