PORT-AU-PRINCE, mercredi 3 août 2022– L’Union Européenne (UE) demande au gouvernement haïtien ‘‘d’intensifier’’ sa ‘‘lutte’’ contre les gangs, avertissant que les groupes armés utilisent la violence sexuelle pour resserrer leur emprise sur la capitale haïtienne au milieu d’un nombre croissant de morts.
“Nous demandons au gouvernement haïtien de redoubler d’efforts pour mettre fin à ces violations injustifiables des droits de l’homme et d’intensifier sa lutte contre les gangs armés et de veiller à ce que les auteurs, ainsi que les entités et les personnes qui les soutiennent, soient traduits en justice”, a déclaré la délégation de l’UE en Haïti composée des ambassades d’Espagne, de France et d’Allemagne dans une lettre datée du 1e août.
Le groupe a déclaré qu’il y a de plus en plus de preuves que les gangs utilisent le viol et les abus sexuels, y compris contre les filles et les garçons, “pour terroriser, détruire toute résistance, maîtriser et déplacer la population”.
Les gangs en guerre ont étendu leur contrôle sur certaines parties de la capitale, y compris à proximité des bâtiments gouvernementaux au cœur de la ville.
Selon les Nations Unies, entre le 8 et le 17 juillet, plus de 471 personnes ont été tuées, blessées ou portées disparues ; quelque 3 000 personnes ont fui leur domicile ; et au moins 140 maisons ont été rasées ou incendiées a Cité Soleil.
L’ONU a déclaré dans un rapport que les acteurs politiques et économiques d’Haïti, même d’anciens éléments de la police, étaient probablement impliqués dans de tels crimes.
Selon un récent rapport du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), des gangs qui seraient liés au pouvoir politique ont perpétré au moins 16 massacres dans la région métropolitaine, faisant plusieurs centaines de mort, de blessés, de disparus et des milliers de réfugiés internes.
L’organisation a note qu’aucune poursuite n’a été engagée contre les présumés auteurs de ces actes.