PORT-AU-PRINCE, jeudi 16 novembre 2023 – Suite à une dénonciation du Syndicat des Employés de la Loterie de l’État Haïtien (SELEH) datant du 29 janvier 2021, l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a lancé une enquête approfondie sur la gestion de l’ancienne Directrice générale de la Loterie de l’État Haïtien, Marie Margareth FORTUNÉ DAUDIER. L’enquête vise à dépister d’éventuels cas de corruption liés à l’utilisation des fonds collectés par la Loterie de l’État Haïtien (LEH) sous sa direction.
Dans un rapport récent, l’ULCC met en lumière les transactions entre l’Association Nationale des Tenanciers de Borlette (ANTB) et la LEH pour la période allant de mai 2013 à avril 2021, en se concentrant particulièrement sur la gestion de Madame Marie Margareth Fortuné Daudier.
L’accord de partenariat établi en 2013, censé réguler les contributions de l’ANTB à la LEH, est au cœur des investigations.
Selon les constatations de l’ULCC, l’ANTB aurait dû verser à la LEH une somme totale de vingt-deux millions deux cent onze mille deux cent-quatre-vingts (22,211,280.00 gourdes) pour la période 2013-2018. Cependant, les versements effectués par l’ANTB s’élèvent à dix-huit millions (18,000,000.00 gourdes), laissant une dette de quatre millions deux cent onze mille deux cent quatre-vingts (4,211,280.00 gourdes) envers la LEH.
De manière plus alarmante, l’enquête révèle l’impossibilité pour l’ANTB et la LEH de fournir un nombre exact de tenanciers de borlette et de banques opérant à l’échelle nationale, soulignant un défaut de gouvernance risquant d’encourager le blanchiment d’argent.
Face à ces constats, l’ULCC formule plusieurs recommandations, notamment un audit de la LEH par la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) pour la période 2013-2021, l’adoption d’un instrument juridique régulant la gestion de la borlette, un recensement des banques de borlette, le renforcement des organes de contrôle, et le recouvrement des dettes de l’ANTB envers la LEH et la Direction Générale des Impôts (DGI).
Cette affaire souligne les défis liés à la régulation du secteur de la borlette en Haïti et met en exergue la nécessité de mesures correctives pour assurer la transparence et la légitimité dans la gestion des fonds collectés par ces opérateurs privés.