Luis Abinader n’entend entamer de dialogue que si Haïti mette fin à la construction du canal de la rivière Massacre…

Luis Abinader, president dominicain et les planteurs de Maribaroux sur le site du canal d'irrigation...

SAINT-DOMINGUE, vendredi 29 septembre 2023- En réaction à l’appel au dialogue lancé mercredi dernier par le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro, le gouvernement dominicain a de nouveau conditionné, à travers une déclaration du ministère des Affaires étrangères, tout dialogue avec Haïti à l’arrêt de la construction du canal sur la rivière Massacre.

Pour sa part, le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, a déjà prévenu que son gouvernement ne reculerait pas dans le cadre du canal d’irrigation en construction sur la rivière Massacre, cette ressource binationale étant partagée entre les deux pays.

Selon un article du Listin Diario le gouvernement assure qu’un dialogue efficace n’est possible que “lorsque les deux parties, en plus de la bonne foi, disposent du cadre institutionnel nécessaire et d’un contrôle effictif de leur territoire  pour appliquer les solutions convenues”.

« La République dominicaine reconnaît que le dialogue est le mécanisme idéal pour résoudre tout différend ; “Mais un dialogue efficace nécessite que les deux parties possèdent non seulement la bonne foi, mais aussi les capacités institutionnelles nécessaires et un contrôle effectif de leur territoire pour appliquer les solutions convenues”, selon le communiqué du ministère dominicain des Affaires étrangères.

Le ministère des Affaires étrangères a invité le secrétaire général de l’organisation hémisphérique, Luis ALmagro, à vérifier personnellement la situation à la frontière dominicaine-haïtienne.

Vendredi dernier, à la tribune des Nations-Unies, le premier ministre de facto Ariel Henry a revendiqué le droit d’Haïti d’utiliser les ressources binationales dans le respect des normes.

C’est

« Haïti réaffirme son droit souverain du peuple haïtien d’utiliser les ressources hydriques binationales, comme le fait la République Dominicaine et revendique une répartition équitable des eaux de cette rivière », a déclaré Henry.

A propos du différend opposant la République d’Haïti et la République Dominicaine sur les travaux de raccordement d’un canal d’irrigation sur la « rivière Massacre », l’ambassade d’Haïti en France a rappelé mercredi dernier qu’il s’agit d’un cours d’eau doté d’un statut international, que partagent les deux Etats.

En quête de soutien européen à la cause haïtienne, l’Ambassade d’Haïti s’adresse au Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères-Direction des Amériques et des Caraïbes-ainsi qu’aux Missions diplomatiques  accréditées en France et Organisations Internationales ayant leur siège ou bureau en France, pour les informer de la crise haitiano-dominicaine.

Dans cette correspondance, l’Ambassade d’Haïti en France a souligné à l’attention de ses interlocuteurs que ‘‘la position haïtienne sur la question de la « rivière Massacre » est adossée aux principes fondamentaux du droit international en matière de souveraineté des Etats, ainsi qu’au Traité de Paix, d’Amitié Perpétuelle et d’Arbitrage signé le 20 février 1929 entre la République d’Haïti et la République Dominicaine.’’