SAINT-DOMINGUE, vendredi 11 novembre 2022– Le président dominicain Luis Abinader a averti hier que la République dominicaine entendait non seulement poursuivre les déportations d’Haïtiens non-documentés, mais « les augmenterait », en réponse à la demande du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Turk, qui a appelé à l’arrêt des expulsions.
Abinader a jugé les demandes de Turk « inacceptables et irresponsables », rappelant que « les politiques migratoires de chaque pays sont un pouvoir de chaque gouvernement ».
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Turk, avait exhorté les autorités dominicaines à cesser les retours forcés d’Haïtiens vers Haïti.
Turk a révélé qu’« il y a une semaine, j’ai appelé à l’arrêt des expulsions vers Haïti, compte tenu de la crise humanitaire et des droits de l’homme à laquelle le pays est confronté. Je suis préoccupé par la poursuite des retours forcés d’Haïtiens vers Haïti depuis la République dominicaine. »
« De telles déclarations sont inacceptables et irresponsables », a déclaré le président.
« La République dominicaine est le pays qui a le plus supporté, qui a été beaucoup plus touché économiquement et qui a été plus favorable avec Haïti que tous les autres pays du monde », a déclaré Abinader.
« Vous ne pouvez pas demander plus », a-t-il soutenu.
Turk a exhorté ces mesures un jour après que le gouvernement a annoncé que du 1e août au 31 octobre, Migration a rapatrié 60 204 Haïtiens par le biais d’opérations nationales et de détentions frontalières.
Les autorités soulignent que les chiffres présentés par la Direction générale des migrations indiquent que de 2020 jusqu’à présent cette année a été la période au cours de laquelle davantage d’Haïtiens ont été rapatriés dans leur pays depuis l’existence de registres.
‘‘Les rapatriements sont le produit d’une série d’opérations au niveau national et de détection dans la zone frontalière, suivant la ligne établie par le président Luis Abinader pour respecter la loi et expulser, rapatrier ou ne pas permettre l’entrée dans le pays à ceux qui ne remplissent pas les conditions établies par la loi’’, selon les autorités dominicaines.