PORT-AU-PRINCE, mercredi 14 septembre 2022– Le président dominicain Luis Abinader est à Washington, capitale des États-Unis, où il doit s’entretenir avec la vice-présidente Kamala Harris et d’autres hautes personnalités américaines.
Abinader est a Washington pour évoquer entre autres, la situation haïtienne.
Chef de l’autre Etat partageant l’Ile avec Haïti, depuis son arrivée au pouvoir, Abinader s’est donné pour mission d’amener les États-Unis et d’autres membres de la communauté internationale à faire davantage pour résoudre la crise en Haïti.
Plusieurs leaders haïtiens ont déjà dénoncé le comportement d’Abinader qui, poussé par les ultra-nationalistes dominicains, mène une politique raciste et haïtianophobe, prétend, en même temps, pouvoir se faire le porte-parole de la cause haïtienne.
L’ex-premier ministre intérimaire haïtien, Dr. Claude Joseph a qualifié l’attitude d’Abinader ‘‘d’hypocrite.’’ Ce qui a poussé le numéro 1 (un) dominicain a prendre des mesures de représailles contre lui, l’interdisant d’entrer sur le territoire de al République Dominicaine.
Selon le Miami Herald qui cite des sources proches de la visite du président dominicain, Abinader voudrait que les Etats-Unis prennent des mesures concrètes pour aider à résoudre la crise en Haïti en vue de freiner la migration et le soutien d’une force de frappe multinationale pour entrer et s’attaquer aux gangs armés responsables des enlèvements contre rançon.’’
Le quotidien floridien souligne qu’Abinader qui doit être reçu à l’OEA, prévoit de discuter de la nécessité d’une plus grande implication régionale devant l’organe hémisphérique.
‘‘Sa visite précède une intervention le 22 septembre devant l’Assemblée générale des Nations Unies, où il devrait passer à l’offensive et exiger une solution régionale aux crises sociales, économiques et politiques potentiellement explosives d’Haïti’’, écrit le journal.
L’instabilité politique croissante d’Haïti et la violence orchestrée par les gangs, ont soutenu Abinader et ses représentants devant l’OEA et l’ONU, présentent “une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale, la politique étrangère et l’économie de la République dominicaine”.
Malgré cela, a-t-il souligné, la République dominicaine a eu du mal à gagner le soutien sur la scène internationale pour qu’une force extérieure entre en Haïti et aide à stabiliser le pays.
En juin, rappelle l’article du Miami Herald, le représentant du pays auprès des Nations Unies a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à soutenir une autre mission de maintien de la paix de l’ONU en Haïti. Au lieu de cela, les membres ont voté à l’unanimité pour prolonger le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti.
La résolution a été rédigée par les États-Unis et le Mexique et comprenait un compromis proposé par la Chine pour lutter contre la vente illégale d’armes et de munitions aux gangs haïtiens.
Des manifestations anti-gouvernementales ont lieu depuis plusieurs semaines pour dénoncer la violence des gangs, l’inflation, la rareté du carburant et la complaisance du pouvoir en place par rapport bandes criminelles qui assiègent la capitale et prennent la population en otage.
Des scènes de pillage ou tentative de pillage d’entreprises privées ou d’institutions publiques ont eu lieu à Port-au-Prince et province dans le cadre de cette mobilisation pour exiger le départ d’Ariel Henry et de son gouvernement.
L’annonce du gouvernement visant une augmentation des prix du carburant sur le marché local a exacerbé la colère des haïtiens qui ont érigé des barricades enflammées dans de nombreuses villes du pays pour dénoncer leur mauvaise condition de vie, paralysant ainsi la circulation automobile et les activités commerciales.