Ludwig Joseph de l’ULCC ordonne l’arrestation de Réginald Boulos : Pierre Esperance crie au scandale !

Pierre Reginald Boulos, dirigeant du MTV/Ayiti

Port-au-Prince, samedi 3 juillet 2021- Se présentant comme officier de police judiciaire et de gendarme anti-corruption, le directeur général de l’unité lutte contre la corruption (ULCC), Hans Jacques Ludwig Joseph, ordonne l’arrestation de l’homme d’affaires et opposant au pouvoir en place, Réginald Boulos.

Ludwig Joseph évoque le 2e alinéa de l’article 11 du décret du 8 septembre 2004 pour justifier sa démarche dans le cadre d’une enquête visant Réginald Boulos, en relation avec un prêt qu’il a contracté à l’office nationale d’assurance vieillesse (ONA).

L’ULCC estime que le prêt obtenu par M. Boulos a été attribué de manière irrégulière et mal utilisé. En ce sens, ‘’des instructions ont été passées à la police nationale, notamment la brigade de recherche et d’intervention (BRI), de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) de rechercher et de conduire en état et sous forte escorte le nommé Réginald Boulos, par devant la commission d’enquête de l’ULCC dument mandatée à cette fin.’’

En réaction à la démarche du directeur général de l’ULCC, le directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance se dit scandalisé par le comportement de Ludwig Joseph qui, dit-il, se prend pour un juge d’instruction dans l’affaire Boulos.

Selon M. Espérance, le rôle de l’ULCC consiste à collecter les informations sur les actes de corruption et de les transmettre au parquet pour des poursuites judiciaires, arguant que les enquêtes conduites par cette institution anti-corruption de l’Etat doivent se dérouler en toute discrétion et sérénité.

Le défenseur des droits humains estime que la procédure normale tracée par la loi n’est pas respectée dans le cadre de l’initiative de l’ULCC qui, souligne-t-il, n’a pas en ses attributions pour émettre des mandats d’amener, détenir des individus et geler les biens des citoyens faisant l’objet d’enquête.

‘’Ces actes relèvent de la justice pénale qui peuvent requérir les services de la police, son auxiliaire, pour exécuter des mandats et détenir des personnes qui seraient en contravention avec la loi, précise M. Espérance.’’

Il dit déplorer que le principe de confidentialité dans les enquêtes n’ait pas été respecté dans le cadre de cette affaire où M. Joseph serait en train de commettre un abus d’autorité pour faire plaisir à ses supérieurs qui l’auraient instruit pour persécuter politiquement le leader de MTV Ayiti, Réginald Boulos.

Pour Pierre Espérance, Ludwig Joseph agit en violation de l’articles 18 du décret du 8 septembre 2004 portant création de l’ULCC et l’article 5 alinéa 5 de la loi du 12 mars 2014 sur la prévention et la répression de la corruption et l’article 150 du code pénal haïtien.

Il se dit choqué de constater que l’ULCC se détourné de sa mission de prévention et de répression de la corruption pour devenir un instrument de persécution politique entre les mains des autorités politiques.

Pierre Espérance insiste sur le fait qu’en principe, les personnes visées par des enquêtes de l’ULCC ne devraient pas être au courant de l’enquête que lorsque celle-ci est sur le point d’aboutir. ‘’Depuis quelques temps, tout se fait sur la place publique, une enquête qui devrait être confidentielle fait l’objet de show médiatique, déplore le militant des droits humains.’’