Luckner Désir demande la récusation massive des juges du TPI de Port-au-Prince dans l’affaire l’opposant à Ives Marie Chanel et Edwin Paraison…

Lucner ‘‘Louko’’ Désir , Animateur de l'emission Matin Debat...

PORT-AU-PRINCE, lundi 27 mai 2024 – Poursuivi en justice pour « diffamation, propos outrageants et injure publique », Luckner Désir a officiellement déposé une demande de récusation en masse de tous les juges du Tribunal de Première Instance (TPI) de Port-au-Prince.

Selon la notification envoyée aux parties prenantes, « cette demande, adressée à la Cour de Cassation de la République d’Haïti, vise à garantir un procès équitable dans une affaire de diffamation portée contre lui par Yves Marie Chanel et Edwin Mardochée Paraison. »

Cette affaire a pris racine le 10 mai 2024 lorsque M. Désir a reçu une sommation de l’huissier Clerbrun Faure, émanant du TPI de Port-au-Prince. Les plaignants, Yves Marie Chanel et Edwin Mardochée Paraison, ont accusé le journaliste de diffamation suite à des déclarations faites dans ses émissions “Matin Débat” les 8 et 10 mai 2024. Lors de ces émissions, « Désir avait critiqué ouvertement les actions de l’exécutif dominicain concernant la construction d’un canal sur la rivière Massacre, citant directement les plaignants en s’appuyant sur des sources qu’il jugeait fiables. »

Luckner Désir, assisté de son équipe juridique composée de Jean Carlo Nordéus, Delva Dimanche, Rodney François, Beucia Samson, Emmanuel Jeanty, Stéphanie Jean Pierre, et Jean Ronald François, affirme avoir des raisons légitimes de douter de l’impartialité des juges du TPI de Port-au-Prince.

« Ces doutes sont principalement alimentés par les déclarations de l’avocat des plaignants qui, lors d’une émission, a évoqué avec une certitude inquiétante une arrestation imminente de Désir avant même que l’audience ne soit tenue. Cette situation a suscité chez Désir une suspicion légitime concernant l’équité du futur jugement », selon les avocats de Désir.

La requête de récusation s’appuie sur l’article 427 du Code d’Instruction Criminelle (CIC) qui stipule que la Cour de Cassation peut, pour cause de suspicion légitime, renvoyer une affaire à une autre juridiction. La notion de suspicion légitime, selon le lexique des termes juridiques de Daloz, concerne le doute raisonnable sur l’impartialité des juges. Luckner Désir et son équipe juridique estiment que les circonstances actuelles justifient pleinement une telle mesure.

Dans sa déclaration, Désir a réaffirmé sa confiance en la justice tout en exprimant son inquiétude face à la possibilité d’un procès biaisé. “Je n’ai fait qu’informer le public en me basant sur des sources fiables. En tant que journaliste, ma responsabilité est de relater les faits. Cette poursuite en diffamation semble plus être une tentative de museler la presse qu’une quête de justice.”

Les avocats de M. Désir espèrent que la Cour de Cassation reconnaîtra la légitimité de leurs préoccupations et renverra l’affaire à une autre juridiction, assurant ainsi un procès équitable.

Le 24 mai 2024, la demande de récusation a été formellement signifiée aux parties concernées, dont Me Bernard Saint-Vil, Doyen du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, M. Mozart Tassy, Greffier en chef du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me Edler Guillaume, Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince, et Me Samuel Madistin, avocat des plaignants.

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