PORT-AU-PRINCE, lundi 21 octobre 2024-Dans une correspondance adressée au Premier Ministre de la République d’Haïti, Garry Conille, l’organisation socio-politique «NOUKONSYAN» a exprimé sa vive inquiétude quant à la persistance de la corruption au sein de l’Administration Publique, en particulier dans le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). La lettre souligne le maintien en fonction de trois conseillers présidentiels impliqués dans des actes de corruption, selon un rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC).
«NOUKONSYAN», qui se définit comme une organisation dédiée à la lutte contre la corruption et l’impunité, a rappelé sa position claire dès les premiers soupçons de corruption impliquant les conseillers présidentiels. Ces derniers auraient sollicité 100 millions de gourdes de Raoul Pierre-Louis, alors président du conseil d’administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC), en échange de son maintien à ce poste. L’ULCC a confirmé ces allégations dans son rapport en recommandant des poursuites pour abus de fonction, corruption passive et versement de pots-de-vin contre ces trois membres du CPT.
Malgré les conclusions accablantes de l’ULCC, les conseillers concernés continuent d’occuper leurs fonctions et ont même participé à des décisions engageant l’avenir de la Nation. Face à cette situation, l’organisation «NOUKONSYAN» a formellement demandé au Premier Ministre d’intervenir en coupant les frais alloués à ces conseillers et en leur retirant le dispositif de sécurité dont ils bénéficient encore de manière injustifiée.
L’organisation a également saisi l’occasion pour rappeler au chef du gouvernement l’échec des promesses faites concernant l’amélioration de la sécurité publique. Malgré l’engagement du Premier Ministre à rétablir la sécurité « maison par maison, quartier par quartier, ville par ville », la situation sécuritaire demeure inchangée.
Enfin, «NOUKONSYAN» a exprimé son scepticisme quant à la capacité du gouvernement à résoudre la crise systémique qui paralyse le pays, soulignant que les décisions prises pendant cette période de transition pourraient compromettre la réalisation du projet « Haïti prospère à l’horizon 2054 ». L’organisation conclut en réitérant son appel à une réponse rapide du gouvernement à ses préoccupations et demandes.