PORT-AU-PRINCE, jeudi 15 décembre 2022- L’office de protection du citoyen (OPC) déclare exprimer des ‘‘réserves quant à la décision hâtive de certaines banques privées prises à l’encontre des personnalités politiques et économiques citées dans les dernières annonces du gouvernement canadien.’’
Les comptes bancaires et cartes de crédit de certains politiciens et hommes d’affaires ainsi que leurs proches ont été fermés à la suite des sanctions internationales qui leur ont été imposées pour leur implication présumée dans le financement des gangs armés, la corruption et le trafic de la drogue entre autres.
L’ex-premier ministre Jean-Henry Céant et ses proches ont déjà fait les frais de cette mesure et s’en plaignent des conséquences.
L’OPC exhorte le gouvernement à ‘‘s’approprier de ce dossier important aux fins de solliciter des partenaires du gouvernement canadien des informations complémentaires ou supplémentaires en vue de faire la lumière sur cette question épineuse, traduire en justice et châtier, du même coup, avec la dernière rigueur, tous les délinquants retenus par la justice haïtienne avec décision de juges compétents.’’
Dans un communiqué, l’OPC réaffirme sa position contre ‘‘toutes les formes de criminalité et d’activités terroristes qui constituent une entrave à l’exercice et à la jouissance des droits fondamentaux touchant particulièrement le droit à la vie.’’
« Tous ceux et toutes celles qui alimentent ou qui apportent leur appui, de près ou de loin, aux activités criminelles doivent être poursuivis et punis au regard des dispositions légales et en vertu de la théorie de la compétence universelle dans le cadre d’une coopération internationale, visant bien évidemment. la criminalité transnationale organisée », déclare l’OPC.
L’OPC dit encourager toutes les mesures nationales et internationales tendant à combattre la grande criminalité de façon à ce que le pays puisse revenir sur la voie de la stabilité politique, la sécurité et le progrès économique.
Cependant, souligne l’OPC, ces mesures doivent être envisagées sur une base juridique conformément aux principes généraux des droits de l’homme notamment le principe de la présomption d’innocence admis dans toutes les législations nationales.
« Toute personne accusée d’un délit est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie. » (Art. 8 Convention américaine relative aux droits de l’homme).
‘‘A l’instar de la lutte contre le terrorisme, la lutte contre la corruption et l’usage de l’argent sale lié aux activités criminelles doit être en compatibilité avec les prescrits de droits humains ou les droits fondamentaux de la personne humaine,’’ selon l’OPC.
Victime de la décision des banques de fermer les comptes bancaires des personnes frappées par les sanctions internationales, l’ancien chef de gouvernement Jean-Henry Céant avait écrit à l’OPC, au gouvernement de la banque centrale et au ministre de l’économie et des finances afin d’exiger des explications sur cette mesure jugée arbitraire.
Céant salue, dans un tweet, la position exprimée par l’OPC.