PORT-AU-PRINCE, samedi 19 octobre 2024– L’Office de la Protection du Citoyen (OPC), exprime son inquiétude face aux tensions rapportées entre le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et la Primature. Ces dissensions, qui ont été largement médiatisées à travers des correspondances diffusées sur les réseaux sociaux, semblent confirmer l’existence de désaccords entre ces deux entités issues de l’accord du 3 avril 2024. Cet accord avait pour objectif principal de garantir une gouvernance stable et de préparer le pays à des élections libres et démocratiques, dans un contexte marqué par une instabilité persistante.
Dans sin communiqué de presse du 19 octobre 2024, signée par Renan Hédouville, Protecteur du Citoyen, l’OPC reconnaît les “efforts significatifs déployés par les autorités pour favoriser la paix et la stabilité dans le pays. Parmi ces efforts, l’institution souligne la création du Comité de pilotage de la conférence nationale et de la Commission Vérité, Justice et Réparation, ainsi que la nomination des membres du Conseil Électoral Provisoire. Ces initiatives visent à rétablir l’ordre démocratique et constitutionnel, essentielles pour conduire Haïti vers des élections attendues par la population.”
Cependant, l’OPC déplore que ce désaccord surgisse à un moment critique, alors que le pays fait face à des enjeux majeurs. En particulier, la question de l’insécurité demeure une menace constante pour la stabilité politique et la jouissance des droits fondamentaux des citoyens. L’Office insiste sur l’urgence d’une réponse adéquate des autorités face à cette situation, qui a entraîné une vague de déplacements internes sans précédent. Il exhorte les plus hautes instances du pays à prioriser les besoins du peuple, notamment en matière de sécurité, de protection des droits humains et de bonne gouvernance.
En outre, l’OPC met l’accent sur la nécessité d’une recherche de consensus entre les acteurs du pouvoir. Pour l’institution, la cohésion et le dépassement de soi sont essentiels pour mener à bien le processus de transition. Les problèmes actuels, qu’il s’agisse de l’insécurité, de la gestion des personnes déplacées ou des déportations massives de compatriotes par le gouvernement dominicain, doivent être traités de manière urgente et sereine. L’institution exprime également sa préoccupation face à la répression croissante de ces déportations, qualifiant le gouvernement dominicain de raciste dans sa gestion de la situation.
L’OPC rappelle son rôle de médiateur, conformément à sa loi organique du 3 mai 2012 et aux principes de Paris relatifs aux institutions nationales des droits de l’homme. Il se propose ainsi comme facilitateur d’un dialogue entre le CPT et la Primature, en l’absence de la commission de conciliation prévue dans la Constitution haïtienne. L’Office se dit prêt à s’engager pleinement dans la recherche d’une solution pacifique et constructive, dans l’intérêt supérieur de la nation.
La communiqué de l’OPC se conclut par un appel à la responsabilité des autorités haïtiennes, en soulignant que seule la voie du dialogue permettra de répondre aux attentes du peuple, notamment en matière de sécurité, de stabilité et de rétablissement de l’ordre démocratique.