L’OPC alerte l’ONU sur les violations des droits humains et les brutalités policières en Haïti…

Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits de l'homme des Nations-Unies ET william O'Neil, l’Expert indépendant des droits humains de l’ONU pour Haïti...

PORT-AU-PRINCE, lundi 12 février 2024– L’Office de la Protection du Citoyen (OPC), adresse deux correspondances séparées respectivement au Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations-Unies, Volker Türk et à l’Expert indépendant des droits humains de l’ONU pour Haïti, William O’Neil, exprimant ses inquiétudes quant aux récentes violences perpétrées par des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) lors des manifestations anti-gouvernementales du 7 février 2024.

Dans cette lettre, l’OPC rapporte des incidents tragiques, notamment la mort par balles de cinq agents de la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP) dans des circonstances suspectes. Ces agents ont été inhumés sans respect des procédures légales, et quatre autres membres de la BSAP ont été arrêtés, avec une tentative d’exécution sommaire. Parallèlement, trois journalistes ont été blessés par balles, et leurs équipements saisis, tandis qu’un autre journaliste a subi des brutalités policières, perdant un œil à la suite de l’impact d’une bombe lacrymogène.

Selon l’OPC, ces événements, assimilables à de graves atteintes à la liberté de la presse, interviennent à une date symbolique pour le peuple haïtien, le 7 février, synonyme de rejet de la dictature et de pratiques totalitaires. L’OPC souligne que toute action policière doit être conforme aux principes fondamentaux des droits de l’homme, notamment ceux d’égalité, de nécessité, de non-discrimination, de proportionnalité et d’humanité, tels que définis par les normes internationales.

Face à cette réalité alarmante, l’OPC exhorte les autorités haïtiennes à diligenter une enquête approfondie pour établir les responsabilités et garantir la justice pour les victimes. Cependant, aucune suite n’a été donnée à cette requête jusqu’à présent. Par conséquent, l’OPC sollicite l’intervention du Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations-Unies pour presser les autorités haïtiennes de répondre à ces préoccupations et de faciliter la création d’une commission d’enquête spéciale.

En défendant le droit à la vérité et à la justice, l’OPC rappelle l’importance de l’action collective pour préserver les droits fondamentaux de tous les citoyens. La communauté internationale se doit de rester vigilante et de soutenir les efforts visant à garantir le respect des droits de l’homme en Haïti et dans le monde entier.

Nous restons attentifs à l’évolution de cette situation et à toute action qui sera entreprise pour garantir la protection des droits humains en Haïti.

 

L’Office de la Protection du Citoyen (OPC) est une institution étatique indépendante de promotion et de protection des droits humains en Haïti, accréditée auprès du Conseil des droits de l’homme de l’organisation des Nations-Unies.