L’ONU sanctionne Jimmy ‘’Barbecue’’ Cherizier, chef de la fédération des gangs du ‘‘G-9 an Fanmi e Alye’’… 

Les membres du Conseil de Securite de l'ONU en reunion...

NEW-YORK, vendredi 21 octobre 2022– Le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) a approuvé un «régime de sanctions» pour punir les gangs criminels en Haïti et a appelé à un embargo sur les armes contre les acteurs non étatiques.

Le CSNU a adopté vendredi à l’unanimité une résolution proposée par les États-Unis et le Mexique qui sanctionne le puissant chef de gang Jimmy Cherizier, également connu sous le nom de “Barbecue”. Les sanctions comprennent un gel des avoirs et une interdiction de voyager aux Etats-Unis.

Principale personne ciblée par les sanctions du conseil de sécurité de l’ONU, Cherizier n’a ni visa américain ni biens aux Etats-Unis…

Les noms d’aucun autre chef de gang ni de financier de ces bandes criminelles, n’ont été citees dans cette résolution qui établirait une base pour de nouvelles sanctions à l’avenir.

“Jimmy Cherizier s’est livré à des actes qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité d’Haïti et a planifié, dirigé ou commis des actes qui constituent de graves violations des droits de l’homme”, indique la résolution.

“Cette résolution est une première réponse aux appels à l’aide du peuple haïtien”, a déclaré au Conseil de sécurité la représentante américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield.

“Ils veulent que nous agissions contre les acteurs criminels, y compris les gangs et leurs financiers, qui ont sapé la stabilité et accru la pauvreté dans leur société dynamique.”

Thomas-Greenfield a également déclaré que Washington avait l’intention de présenter une autre résolution pour envoyer des forces armées étrangères non onusiennes en Haïti pour aider à maintenir la sécurité et permettre le flux d’aide humanitaire “désespérément nécessaire”.

“Maintenant que ce conseil a pris des mesures délibérées et décisives pour envoyer un signal fort aux gangs et à ceux qui les financent par le biais de nouvelles sanctions ciblées, nous devons nous appuyer sur ces efforts pour relever un autre défi immédiat”, a-t-elle déclaré.

La résolution intervient alors qu’Haïti fait face à une épidémie de choléra qui s’est aggravée en raison des bouleversements politiques et économiques en cours.

Le représentant d’Haïti à l’ONU, Antonio Rodrigue, a appelé le Conseil de sécurité à accéder à la demande d’assistance sécuritaire du pays, soulignant que la Police nationale haïtienne (PNH) n’a pas la capacité de faire face aux défis du pays.

“La demande du gouvernement haïtien d’un soutien solide sous la forme d’une force spécialisée, qui aiderait la PNH, mérite un examen sérieux par les membres du Conseil”, a-t-il déclaré.

Au début du mois, le Premier ministre par intérim Ariel Henry a appelé la communauté internationale à mettre en place une “force armée spécialisée” pour réprimer la violence, mais certains groupes de la société civile ont rejeté la perspective d’une intervention étrangère.

De nombreux secteurs du pays, dont des organisations politiques, de la société civile et des personnalités haïtiennes vivant en Haïti et à l’étranger ont désapprouvé la demande d’intervention militaire étrangère dans le pays, produite par le gouvernement en place.

Ces secteurs qui préconisent une solution haïtienne à la crise actuelle, ont appelé à la démission d’Ariel Henry et de son gouvernement.