L’ONU appelle à une action urgente face à la détérioration de la situation sécuritaire à Port-au-Prince…

Une facade du Penitencier National

NEW-ORK, lundi 4 mars 2024– Le Secrétaire Général de l’ONU, António Guterres, s’est exprimé avec une profonde inquiétude face à la rapide détérioration de la situation sécuritaire à Port-au-Prince, en Haïti. Des bandes armées ont intensifié leurs attaques contre des infrastructures cruciales, notamment des commissariats de police et deux centres pénitenciers de la capitale haïtienne, au cours du week-end.

Suite à l’évasion de plusieurs milliers de détenus lors d’une attaque perpétrée par des gangs armés contre un centre pénitentiaire, le gouvernement haïtien a décrété l’état d’urgence ainsi qu’un couvre-feu dans la capitale. Ces attaques ont entraîné la perte de vie d’une dizaine de personnes dans le pénitencier national de Port-au-Prince.

« Le Secrétaire Général réitère l’urgence d’une action, notamment en fournissant un soutien financier à la mission multinationale de soutien à la sécurité, non-ONU, afin de répondre aux besoins en matière de sécurité du peuple haïtien et de prévenir une descente encore plus profonde dans le chaos », a déclaré son porte-parole lors d’un point de presse au siège de l’ONU à New York.

En outre, le Secrétaire Général a appelé le gouvernement haïtien et les autres acteurs politiques à prendre rapidement les mesures nécessaires pour faire progresser le processus politique vers la restauration des institutions démocratiques par le biais d’élections.

Lors d’un discours devant les dirigeants d’Amérique latine et des Caraïbes réunis à Saint-Vincent-et-les Grenadines, le chef de l’ONU avait déjà appelé à un plus grand soutien à une mission internationale visant à aider Haïti à lutter contre la violence endémique des gangs. Il a averti que la situation déjà désastreuse en Haïti s’aggravait de jour en jour, les gangs prenant le pays en otage et utilisant la violence sexuelle comme une arme.

En octobre dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé une mission multinationale de soutien à la sécurité pour aider la police nationale haïtienne. Le Kenya a proposé de diriger cette mission et plusieurs pays ont promis un soutien supplémentaire lors d’un événement organisé en marge d’une récente réunion du G20 au Brésil.

« Je salue ces efforts, mais il reste encore beaucoup à faire pour garantir le déploiement de cette mission sans plus attendre et une solution politique susceptible de résoudre les problèmes fondamentaux du pays », a déclaré M. Guterres lors de son discours.