PORT-AU-PRINCE, vendredi 14 avril 2023– Alors que les gangs, la faim et l’épidémie de choléra plongent près de la moitié de la population haïtienne dans le besoin, les Nations Unies et ses partenaires recherchent 720 millions de dollars cette année pour fournir une aide vitale à plus de 3 millions de personnes.
L’appel de fonds pour Haïti de cette année est le plus élevé depuis le tremblement de terre dévastateur de 2010 – et plus du double du montant demandé en 2022 – soulignant l’ampleur, la gravité et l’urgence de la crise humanitaire dans le pays, souligne le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans un communiqué de presse.
Dans l’ensemble, le nombre de personnes ayant besoin d’aide humanitaire en Haïti a doublé au cours des cinq dernières années pour atteindre 5,2 millions. Le Plan de réponse humanitaire pour 2023, qui sera publié dans son intégralité le 19 avril, vise à atteindre 60% des personnes dans le besoin, soit 3,2 millions.
« Le Plan de réponse humanitaire de cette année arrive à un moment critique », a déclaré Ulrika Richardson, la Coordinatrice humanitaire en Haïti. « Alors que la situation dans le pays se détériore rapidement, le Plan pour cette année répondra aux besoins humanitaires et de protection les plus urgents, tout en renforçant la résilience des populations et des institutions aux chocs naturels. Dans le même temps, ce que le peuple haïtien souhaite désespérément est la paix et la sécurité, et nous devons tous soutenir les efforts déployés à cette fin ».
L’un des principaux moteurs de la crise est la violence liée aux gangs, qui continue de se répandre dans tout le pays. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires estime que près de 80% de la région métropolitaine de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, est sous le contrôle ou l’influence des gangs.
« Le climat de peur est constant, en particulier à Port-au-Prince », a souligné Ulrika Richardson. « Les Haïtiens mettent leur vie en danger simplement en essayant de se rendre au travail, de nourrir leur famille ou d’emmener leurs enfants à l’école ».
La violence armée touche de manière disproportionnée les femmes et les filles, mais les garçons sont également touchés. Le viol, y compris les viols collectifs, et d’autres formes de violences sexuelles sont utilisés pour terroriser la population, y compris les enfants dès l’âge de 10 ans.
Parallèlement, la plupart des gangs recrutent des enfants et les utilisent à des fins diverses.
Les Nations Unies et leurs partenaires en Haïti s’efforcent de préserver l’espace humanitaire et d’élargir l’accès humanitaire pour atteindre les personnes les plus vulnérables, y compris dans les zones contrôlées par les gangs. Le financement du Plan de réponse humanitaire de cette année sera essentiel pour répondre aux besoins des millions de personnes affectées, a déclaré OCHA.