CAP-HAITIEN, vendredi 19 juillet 2024– Quarante et un (41) migrants survivants, secourus par les garde-côtes haïtiens après un naufrage, reçoivent actuellement des soins médicaux, de la nourriture, de l’eau et un soutien psychosocial, fournis par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en collaboration avec l’Office national des migrations (ONM). Parmi eux, onze migrants ont été transportés à l’hôpital le plus proche pour traiter des brûlures et d’autres blessures.
« Cet événement dévastateur met en lumière les risques auxquels sont confrontés les enfants, les femmes et les hommes qui migrent par des routes irrégulières, démontrant ainsi le besoin crucial de voies de migration sûres et légales », a déclaré Grégoire Goodstein, chef de mission de l’OIM en Haïti. « La situation socio-économique d’Haïti est à l’agonie. La violence extrême des derniers mois n’a fait qu’amener les Haïtiens à recourir encore plus à des mesures désespérées ».
Sur la plateforme X, le bureau de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) aux États-Unis a exprimé sa profonde tristesse face à cette tragédie, ajoutant : « Nous partageons nos plus sincères condoléances avec ceux qui ont perdu des êtres chers. Personne ne devrait avoir à risquer sa vie dans un voyage dangereux pour se mettre en sécurité ».
Le manque d’opportunités économiques, l’effondrement du système de santé, la fermeture des écoles et l’absence de perspectives poussent de nombreuses personnes à considérer la migration comme le seul moyen de survivre. Une étude de l’OIM réalisée en 2023 a révélé que 84 % des migrants rentrés avaient quitté le pays pour chercher des opportunités d’emploi à l’étranger. Pour la grande majorité des Haïtiens, la migration régulière est un voyage extrêmement difficile à envisager, ce qui les pousse souvent à choisir des routes irrégulières, dangereuses pour leur vie.
Depuis le 29 février, les garde-côtes haïtiens du nord observent une augmentation du nombre de tentatives et de départs en bateau. Les garde-côtes des pays de la région, notamment les États-Unis, les Bahamas, les îles Turques et Caïques et la Jamaïque, ont également signalé un nombre croissant de bateaux en provenance d’Haïti interceptés en mer.
Plus de 86 000 migrants ont été renvoyés de force vers Haïti par les pays voisins cette année. En mars, malgré une recrudescence de la violence et la fermeture des aéroports dans tout le pays, les retours forcés ont augmenté de 46 %, atteignant 13 000 retours forcés rien qu’en mars.
L’OIM est préoccupée par le nombre élevé de retours forcés d’Haïtiens en cette période actuelle de troubles civils et d’incertitude. De nombreux migrants renvoyés de force, notamment des enfants non accompagnés et séparés ainsi que des femmes enceintes et allaitantes, arrivent en Haïti dans des conditions très vulnérables, souvent avec peu de ressources. Ils ont un besoin urgent d’aide humanitaire après avoir été confrontés à de nombreux problèmes de santé et de protection au cours de leur voyage.
Pour répondre à ces besoins, en collaboration avec l’Office national haïtien pour les migrations, l’OIM fournit une assistance à l’arrivée, notamment de la nourriture et de l’eau pendant le processus d’enregistrement, une aide en espèces inconditionnelle et polyvalente, des kits d’hygiène contenant des articles de dignité pour les femmes et les filles, et des kits spécifiques pour bébés.
De plus, des premiers secours et des références médicales sont disponibles, ainsi qu’un soutien psychosocial et des conseils dispensés par des psychologues qualifiés de l’OIM. Le regroupement familial des enfants non accompagnés et séparés est également soutenu en coordination avec les autorités locales.