NEW, vendredi 4 octobre 2024– Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a exprimé sa profonde indignation suite à l’attaque perpétrée par un gang à Pont Sondé, dans le département de l’Artibonite en Haïti, le 3 octobre 2024. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a également fermement condamné cet acte de violence.
Des membres du gang « Gran Grif », armés de fusils automatiques, ont ouvert le feu sur la population, causant la mort d’au moins 70 personnes, dont une dizaine de femmes et trois nourrissons. Au moins 16 autres personnes ont été gravement blessées, y compris deux membres du gang touchés lors d’un échange de tirs avec la police haïtienne. Thameen Al-Kheetan, porte-parole du HCDH, a précisé que les assaillants ont incendié au moins 45 maisons et 34 véhicules, provoquant la fuite de nombreux habitants.
L’ONU a appelé à un soutien financier et logistique accru à la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Haïti, tout en demandant une enquête rapide et approfondie pour que les responsables de cette attaque soient traduits en justice et que des réparations soient accordées aux victimes et à leurs familles.
António Guterres, dans une déclaration, a insisté sur la gravité de la situation alors que la violence des gangs continue de s’étendre au-delà de la capitale. Il a souligné l’importance des efforts conjoints de la Police nationale haïtienne et de la MMAS, en exhortant les États membres à fournir les ressources nécessaires pour assurer la réussite de cette mission.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a également lancé un appel pour une aide accrue aux Haïtiens affectés par la violence et l’insécurité. Raouf Mazou, Haut-Commissaire assistant, a conclu une visite de trois jours en Haïti, au cours de laquelle il a observé les conséquences dévastatrices de l’insécurité sur les populations. Plus de 700.000 personnes ont été déplacées, confrontées à de graves pénuries alimentaires, à un manque d’eau et d’abris, ainsi qu’à des soins médicaux insuffisants. Ces personnes, exposées à de sérieux risques de protection, ont partagé leurs témoignages avec Raouf Mazou lors de sa visite à Port-au-Prince et à Ouanaminthe.
Raouf Mazou a insisté sur l’urgence d’un soutien collectif accru, appelant à davantage de financement et de solidarité internationale pour apporter une aide humanitaire vitale et ramener la stabilité en Haïti. Lors de son séjour, il a rencontré des responsables haïtiens et des représentants des Nations Unies, réaffirmant l’engagement du HCR à soutenir les efforts visant à répondre aux besoins de protection et d’assistance humanitaire des Haïtiens, tant dans le pays qu’au sein de la région Amérique latine et Caraïbes.
Le HCR, en collaboration avec les autorités haïtiennes, travaille également à l’amélioration de l’enregistrement des naissances, un élément crucial pour permettre aux Haïtiens de jouir de leurs droits et d’éviter l’apatridie. À l’extérieur du pays, il continue de coopérer avec les gouvernements pour garantir aux ressortissants haïtiens un accès à la protection et à des solutions durables. Bien que la situation humanitaire se détériore, le financement de la réponse reste insuffisant, le Plan de réponse humanitaire pour 2024 étant financé à seulement 39 % des 674 millions de dollars requis. Le HCR appelle ainsi la communauté internationale à intensifier ses efforts pour répondre aux besoins urgents des populations déplacées et affectées par la crise en Haïti.